Accompagner. Définition du Robert. Se joindre à quelqu’un pour aller où il va en même temps que lui.
Pour me tenir compagnie dans la voiture, un énorme bouquet de fleur et le panier de mon pique-nique. Des couleurs, de la joie, de la lumière pour m’accompagner et garder le cap dans la tempête.
Accompagner. Par extension : soutenir, assister. Comment accompagner quelqu’un qui perd la tête ? Qui mélange réalité et affabulations ? Comment accompagner à 500 km ? Comment laisser de côté la colère et la frustration face à la confiance tant de fois trahie ? Comment accepter la déliquescence d’un de ses parents ?
Se joindre pour aller ensemble. Les courses, les rendez-vous médicaux, les petites discussions sur la pluie et le beau temps, les dernières nouvelles des enfants.
En arrivant sur Paris, l’A6 se resserre et les voitures se tassent à l’entrée du périf. Nous, nous prenons la direction de la Porte d’Orléans. Le samedi matin, nous allons chez le médecin d’Eglantine. Devant moi une Bretonne, drapeau noir et blanc sur sa plaque affichant fièrement le département 22 et autocollant A l’aise Breizh, avance à tâtons. Trois voitures s’engouffrent dans l’espace qu’elle garde constamment devant elle. Un peu plus loin, alors que le feu est vert, elle n’avance pas, semblant attendre qu’il passe à rouge. Mes mains caressent le klaxon. J’ai une furieuse envie de pulvériser la Bretonne à coups d’avertisseur.
Le feu passe de nouveau au vert. Elle avance tout doucement. Suffisamment pour que je me faufile à droite et prenne les chemins de traverse. Elle, elle s’engouffre dans le nœud gordien de la Porte d’Orléans.
Enfin je respire.
Peu m’importe désormais les feux, les piétons, les bus, les taxis, les livraisons, les trottinettes, les scooters, les autres voitures ou les vélos. Au moins, j’avance.
Eglantine s’amuse de me voir si heureuse d’être débarrassée de cette voiture.
Je lui fais remarquer que, après avoir été bloquée derrière une conductrice qui semblait refuser d’avancer, tout me semble être désormais fabuleux. N’est-on pas encore plus heureux après avoir vécu un moment pénible ?
Verbe riche et pensée structurée, Eglantine me trouve des points communs avec la pensée de Schopenhauer qui définissait le bonheur par opposition au malheur. Comme M. Jourdain qui découvre qu’il pratique la prose depuis plus de quarante ans, je me réjouis d’avoir des accointances avec Schopenhauer.
Nous contournons le Lion de Belfort et alors que la voiture tremble sur les pavés de Denfert Rochereau, je me régale d’avoir une fille capable de faire de la philo dans les embouteillages.
Qu’il est bon de voir arriver le week-end. Surtout quand rien n’est prévu. Le temps se détend, s’allonge, les minutes se prélassent. Alors on se dit que ce serait sympa de voir une amie, de discuter avec un copain, de partager un café, un goûter, un verre de vin. Et le temps s’entortille en rencontres heureuses, en discussions légères. Une discussion s’amorce sur un trottoir ou dans une boutique. On échange des nouvelles. Les enfants qui grandissent. La rentrée qui semble déjà loin.
Le week-end se termine trop vite. Plein de tout ce vide que l’on a garni des autres. De ceux qui nous font du bien. De ces sourires tranquilles. De ces mots bienveillants. Comme autant de confettis joyeux. Des bulles de savons dans un ciel d’été.
C’est beau, paisible et réconfortant. Assez en tout cas, pour avoir envie d’en garder une trace.
La canicule s’est enfin échouée dans une fraîcheur nouvelle. On respire mieux. Le ventilateur est éteint. On ne guette plus le moindre courant d’air entre deux fenêtre ouvertes. Les magasins rouvrent petit à petit. Bars et restaurants aussi. Il n’est pas rare de croiser une amie dans la rue. Personne ne court après le temps. Il semble suspendu en attendant la vraie fin de l’été, en septembre, avec la rentrée. Même Olivier termine ses journées à des heures normales.
J’aime ce rythme tranquille, loin des urgences et de l’accumulation des to-do list. J’en profite pour remettre le nez dans l’atelier, trier, ranger, jeter. Faire courir un pinceau sur une feuille de papier. Rien de bien réfléchi, ni de très travaillé. Reprendre seulement mes marques. Retrouver un espace où créer. Pour libérer mon esprit, il me faut aussi dégager mon lieu. Me séparer d’une partie de ce que je garde depuis neuf ans que nous sommes revenus en France. J’avais réussi à tout faire entrer dans mon petit atelier au sous-sol. La conclusion est pourtant évidente aujourd’hui. Ma machine à coudre reste à l’arrêt. J’écris en dilettante et je peins encore moins souvent. Tout le reste de ce matériel qui a fait vibrer mes expatriations prend la poussière.
J’en garde une partie pour avoir la liberté de jouer avec les couleurs et les matières quand j’en ai envie. Ne pas fermer la porte. Mais, petit à petit, je me sépare de ces choses que j’accumule au fil des ans dans l’espoir d’en faire quelque chose. Un jour…
Première étape, ces piles de magazines que je suis persuadée de relire un jour. Je ne les ouvre pas. Je commencerais à les lire et je voudrais encore les garder pour les terminer. Plus tard.
Derrière moi, le chevalet est prêt. Je sens qu’il faut que je m’y remette. Oublier le temps et les soucis dans les couleurs qui se superposent. Ce sera mon défi de la rentrée. Peindre de manière régulière. Quel que soit le résultat.
Je tiens déjà à peu près celui de la nouvelle année avec l’écriture de ce blog. Même si je reste parfois silencieuse un peu trop longtemps, même si j’ai renoncé assez rapidement à écrire tous les jours, la Tasse de Thé a retrouvé sa saveur. Je ne sais toujours pas vraiment ce que je mets dedans. Je n’aime pas en faire la promotion. Elle reste un petit moment privilégié avec ces quelques lecteurs fidèles que je vois passer à travers les statistiques qui s’affichent dès que j’ouvre l’outil de publication. Ou ceux qui me disent, quand je les croise, combien ils aiment ces rendez-vous sans enjeu, ces tasses de thé partagées comme une conversation au coin de la rue.
Ce soir, mes pensées semblent n’avoir ni début ni fin. En réalité, je n’ai rien de spécial à raconter. Si ce n’est une tranquillité fugace que je savoure avec délectation.
Merci à vous de me lire. Sentir votre présence bienveillante me fait beaucoup de bien.
Comme lorsque je marchais dans la rue cet après-midi. Eglantine roulait en skate à côté de moi.
Rien de spécial mais du bonheur dans l’air.
Je partage en conclusion la chanson que j’écoute à l’heure de terminer ma Tasse de Thé du jour, The redwing, de Feist. Douceur de la nuit, rêves et espoirs du soir.
Depuis des années, je stocke mes photos dans Google Photo. Chaque jour, en haut de l’écran de mon iPad, l’appli me propose des photos prises le même jour. Ça peut être il y a un an comme il y en a douze. Comme un album photo qu’on ouvrirait au hasard des années plus tard.
Ce matin, c’est une photo d’Hortense, une bonne trentaine de centimètres en moins, de longs cheveux en cascade sur ses épaules bronzées, une robe de coton blanc et son léger sourire mutin qui fait remonter des petites joues bien rondes. Derrière, la ruelle descend jusqu’au port d’Hydra, en Grèce. L’émotion me gagne immédiatement. Le temps qui passe, les corps qui changent si vite – la photo a seulement trois ans…
Dans les ruelles d’Hydra, en 2020
Quelques jours plus tôt, c’était une photo d’Églantine. En chemise bleue, entourée de ses copines au petit matin à la gare du Nord. Les gros sacs-à-dos sont posés au sol le temps de la photo. Les sourires sont francs, chargés de joie et de rêves, de promesses de feux de camp et d’aventures. Alors, bien sûr, à l’émotion se mêle le regret de cette époque où l’on surveillait simplement que les activités ne soient pas trop nombreuses. Entre la tournée de la Maîtrise, les colos et le camp scout, il nous arrivait de ne voir Églantine que quelques jours en un mois d’été.
A présent, on compte le temps de repos nécessaire après chaque trajet, chaque sortie, chaque rencontre. On se laisse toujours la possibilité d’annuler, de changer de programme pour qu’Églantine puisse gérer sa fatigue au mieux. Surtout, qu’elle ait le choix, qu’elle garde ses envies et ses rêves. Comme le parapente chaque été. Comme le catamaran en juillet. Ou une sortie à Paris avec son vélo.
Aujourd’hui, pour Hortense, notre temps est trop lent. Comme quand elle file dans la montagne alors que j’ahane à l’arrière. Elle a besoin des autres ados, de fous rires partagés, de journées bien remplies, de découvertes loin de nous. Alors elle a hâte de retrouver ses copines aux premières heures de la matinée, demain, sur le quai de la gare. Elle aura sa chemise bleue, son gros sac-à-dos sera posé sur le sol. Il faudra prendre la photo rapidement car ils seront tous pressés de monter dans le train.
Et dans deux ou trois ans, je regarderai la photo avec la même émotion qu’aujourd’hui. D’ici là, la vie aura laissé son empreinte, avec ses bons moments et ses mauvais. Mais ce qu’il y a de bien avec les photos, c’est qu’on préfère les prendre avec le sourire. Un stock de bons souvenirs à enrichir au quotidien.
D’ailleurs j’espère bien réussir, cette année, à imprimer un album souvenir, sur papier, de nos vacances. Pour qu’on en tourne les pages, dans quelques années, le cœur battant, le sourire aux lèvres. Le même jour ou un autre jour, qu’importe.
Lors d’une conversation avec Eglantine, elle défendait son point de vue sur le bonheur comme étant un état stable. Or, le bonheur semble être ce que tout le monde cherche, un but ultime, mais impossible à atteindre.
Je suis plutôt partisane d’un bonheur éphémère, qu’il soit fulgurant ou un peu plus tenace. Il n’est pas destiné à durer. Je suis ainsi capable de passer au cours d’une même journée d’un état de bonheur intense à un abattement profond.
Je me dis alors que je trouverais le bonheur si j’étais un peu plus dorlotée, si quelqu’un d’autre préparait le dîner, si je trouvais le frigo plein et un bouquet de fleurs sur la table, si… Mais l’expression populaire le dit bien, avec des si, on mettrait Paris ne bouteille.
Or, vivre dans une bouteille, c’est se cogner rapidement contre des parois invisibles et infranchissables. Pas toujours facile d’abandonner les si pour se contenter de ce que l’on a. Ca demande un effort, une exploration intérieure et une remise en question de ses certitudes.
Alors, pour prendre un grand bol d’air, et retrouver ces moments de bonheur qui me font vibrer, j’ai eu besoin de faire le vide ces derniers jours. De ne pas m’occuper des petits besoins de chacun, de lâcher prise sur les envies personnelles des autres pour me concentrer un peu plus sur les miennes.
Peut-être va-t-il falloir faire de nouveaux choix, redéfinir des priorités, pour ne plus être submergée par les grandes marées des to-do list ?
Je cherche encore cet équilibre, souvent précaire, généralement instable, que l’on appelle bonheur. Cette île salvatrice où faire une pause nécessaire. En attendant, il faut souquer.
La rencontre, c’est une lumière un soir d’orage. Quand le ciel est sombre, menaçant, bas, électrique. Un sourire, quelques mots, une main posée sur la sienne. Et c’est l’éclaircie.
La rencontre est toujours inattendue, généralement bienvenue, souvent enrichissante.
Préparation des lumières au théâtre
La rencontre peut se provoquer. C’est d’ailleurs l’objectif que nous visons aux Petites Cantines à travers la cuisine et les repas partagés. Cependant, cela n’empêche jamais la surprise de l’imprévisible. Car la rencontre nécessite une écoute mutuelle dans laquelle naît une infinité de possibles. Personne ne saurait les prévoir.
Et c’est à travers cette imprévisibilité que celles et ceux qui la vivent trouvent une richesse partagée. Bien sûr, les mauvaises rencontres existent. Heureusement, elles sont minoritaires. Dans la plupart des cas, les rencontres sont positives. Découvrir l’autre, c’est découvrir une part de soi-même. Agrandir son cœur, étoffer sa curiosité, développer ses sens, accueillir l’altérité, fertiliser ses qualités. La liste des bienfaits de la rencontre pourrait s’étirer sur des pages.
Grâce à cet enrichissement réciproque, la rencontre est bienvenue. Elle bouscule parfois. Elle dérange. Elle prend du temps. Elle demande de l’énergie. Mais quelle joie quand on la vit ! Des portes s’ouvrent, des idées jaillissent, des perspectives se dégagent.
Cette semaine était un peu triste. De l’abattement. Des questionnements. Un peu d’angoisse. Un ciel bouché. Puis, une rencontre. Une conversation. Une réflexion. Une rêverie. Un enthousiasme. Et c’est un soleil dans le cœur.
Je rentre d’une folle journée mixant mon travail au théâtre et mon engagement aux Petites Cantines. Les rencontres se sont multipliées. On peut y voir des signes. Dieu. La chance. Chacun a son interprétation.
Ce soir, je n’ai qu’une certitude, c’est dans la rencontre que naissent les plus belles pensées.
C’est passer l’aspirateur trois fois par jour mais avoir toujours des poils sur un fauteuil.
C’est ouvrir la porte vingt fois parce qu’il veut sortir, parce qu’elle veut rentrer puis ressortir. Un ballet sans fin de va-et-vient. Oui, il va falloir penser à poser une chatière.
Mais j’aime bien, quand je lui ouvre la porte pour qu’elle entre, la façon dont Maya fait systématiquement un détour pour se frotter contre mes jambes en miaulant vivement.Genre, « Ah enfin tu m’ouvres, j’ai failli attendre ! Mais merci quand même. »
J’aime la démarche nonchalante de notre vieux et gros Django, sa manière de s’allonger méthodiquement en plein milieu du passage, de courir en contrôlant plus ou moins ses dérapages dès qu’il entend ses croquettes tomber dans le distributeur, de croire qu’on ne le voit pas quand il grimpe sur le plan de travail de la cuisine à la recherche d’un petit truc à voler, et de détaler, l’air surpris, quand on hausse alors la voix.
Je raffole de la façon dont Maya dort en torsade, les pattes arrière dans un sens, la tête dans l’autre, comme un tee-shirt essoré à la main. Regarder Django dans son sommeil, c’est avoir envie, comme lui, de s’enfoncer dans le moelleux d’une couverture sans penser à rien, croiser les pattes et s’abandonner aux rêves.
Vivre avec des chats, c’est avoir des câlins de temps en temps, quand ils veulent. Ils sont très indépendants. Mais c’est aussi avoir une présence féline permanente à ses côtés. Maya qui se roule dans la corbeille de linge au moment du repassage. Django qui vient voir comment se passe la douche. L’un qui vient s’installer sous un buisson voisin pendant que j’élague le noisetier, l’autre qui chasse les papillons juste à côté. Et en avoir un collé de chaque côté de mes jambes pendant la nuit.
Vivre avec des chats, c’est aussi les enfermer quand un faisan imprudent vient se perdre dans le jardin. C’est les regarder frémir et claquer des dents derrière la fenêtre alors que rouges-gorges et mésanges volètent de l’autre côté de la vitre. C’est se rassurer un peu car nos arbres sont très hauts et suffisamment nombreux pour que les oiseaux y trouvent refuge, à l’abri de nos félins chasseurs même si pas affamés.
Vivre avec des chats, c’est passer la main dans leur pelage – celui de Maya est particulièrement doux – écouter leurs ronrons, accueillir un museau au creux de son bras – ça, ça vaut surtout avec Django qui aime enfouir sa tête contre moi.
Vivre avec des chats, c’est aussi avoir une montée d’angoisse quand l’un deux ne rentre pas le soir. C’est débouler dans le jardin quand on entend les feulements d’une bataille à venir. C’est détester les voitures qui roulent trop vite dans la rue. On n’a pas envie qu’ils meurent comme ça.
C’est aller en urgence chez le vétérinaire un samedi matin parce qu’une morsure, une patte douloureuse, un Django neurasthénique qui ne daigne même plus avaler une croquette.
Vivre avec des chats, c’est mettre de la joie et de la chaleur dans son quotidien même quand il va falloir faire avaler des comprimés matin et soir à Django pendant les dix prochains jours.
Il paraît que c’est rarissime. Le 23 mars, Pluton est entrée dans la constellation du Verseau. La dernière fois, c’était pendant la Révolution française. Mais c’est bien sûr !
J’ai du mal à tenir la cadence des Tasses de Thé ces dernières semaines. Les deadlines s’enchaînent. Le temps se contracte sans que je ne le vois passer. Puis j’ai besoin de pauses pour récupérer. Finalement, le résultat est le même. Je n’écris pas pour le blog.
Cependant, cette vie en accordéon n’est pas synonyme de bras baissés ou de petit moral. Avec le printemps qui explose dans les arbres et les parterres fleuris, le soleil qui se glisse dans les cœurs et Pluton en Verseau, ma vie se peuple de petits exploits ordinaires.
Mon projet des Petites Cantines est en train de prendre une nouvelle dimension. C’est épuisant mais tellement enthousiasmant. Je continue d’écrire et j’espère que vous aimerez la nouvelle de ce mois-ci. Encore l’histoire d’une rencontre, de la recherche d’un équilibre personnel, de bienveillance et d’écoute de soi et des autres. Et peut-être une piste de boulot en freelance de rédactrice web. J’attends les premiers retours. Pas de pression. Même si pour une question d’estime de moi, j’aimerais que ça colle.
Ça se bouscule.
Et les deux semaines de vacances qui débutent ce soir vont, je l’espère, permettre d’apaiser un peu tout cela.
D’autant qu’il me reste un dossier de reconnaissance de handicap à terminer.
Au boulot !
Comme le chante Izïa, je prends de la vitesse.
Grosse différence avec la chanson, je suis ravie d’avoir mon homme à mes côtés, qui croit en moi et soutient tous mes projets.
L’art. R.110-2 du Code de la Route stipule que dans les zone 30 :
toutes les chaussées sont à double sens pour les cyclistes, sauf dispositions différentes prises par l’autorité investie du pouvoir de police.
Donc, quand je sors de chez moi à vélo et emprunte ma rue, limitée à 30 km/h, à contresens des voitures, je respecte parfaitement le code de la route. Voyons, me rétorquera-t-on, tout le monde ne connaît pas cet article du code la route !
Il date quand même de 2008. Quinze ans, donc, qu’il est en vigueur. Mais, d’accord, on peut passer à côté de l’information.
Cependant, la suite de l’article stipule que :
Les entrées et sorties de cette zone sont annoncées par une signalisation et l’ensemble de la zone est aménagé de façon cohérente avec la limitation de vitesse applicable.
Sur ce point, la voirie de ma commune respecte scrupuleusement la législation. Un panneau placé au début de la rue indique que la rue est à double sens pour les cyclistes.
Alors, quand je manque me faire renverser par un énorme SUV qui arrive à plus de 30 km et qui refuse de partager la route avec moi, je suis très énervée. Je suis largement visible, la rue est en ligne droite et il avait la place de se déporter sur le côté.
Non seulement, il ne s’est pas poussé d’un quart de millimètre, mais il n’a même pas ralenti pour être moins dangereux. J’ai du faire un écart et me coller au trottoir pour ne pas être renversée.
J’étais partie en sifflotant dans les derniers rayons de soleil de la journée. J’ai eu très peur.
Alors je sais bien que les vélos qui grillent le feu, qui slaloment dangereusement entre les voitures et qui se croient tout permis sont horripilants. En tout cas, moi, ils m’horripilent, que je sois au volant de ma voiture ou sur la selle de mon vélo. Mais je rappelle que dans une collision entre un vélo et une voiture, c’est le cycliste qui met sa vie en jeu. Peut-être que certains automobilistes devraient être sensibilisés à la question. Je propose de les faire circuler une semaine en deux roues dans la banlieue parisienne.
D’autant que, quand je me gare une fois arrivée à destination, je découvre un des deux arceaux à vélo à moitié plié. Un truc bien solide, ancré dans le béton. Ce n’est pas le poids d’un vélo qui l’a ainsi tiré vers le sol. Alors que le mien est plutôt lourd, il n’a jamais fait ployer un arceau.
De l’impact d’une voiture sur l’environnement urbain.
C’est bien une voiture qui a mis l’arceau dans cet état. Allez, éventuellement, prenons un modèle plus gros, une petite camionnette – il n’y a pas la place pour qu’un camion se gare là. Ou un de ces gros SUV qui trouvent que les vélos prennent trop de place. Tout ça pour rappeler qu’un vélo, c’est plus fragile qu’un arceau, alors imaginez son état quand un SUV décide de le percuter.
Or, rappelons-le, un vélo pollue beaucoup moins qu’une voiture, même quand c’est un vélo électrique. Et si plus de monde roulait à vélo, il y aurait moins d’embouteillages. Un vélo, ça prend nettement moins de place qu’une voiture.
Ca vaut donc la peine de faire un peu attention aux deux roues quand on est au volant de sa voiture. Ce n’est pas si compliqué de partager les rues. Je le fais tous les jours en voiture aussi bien qu’à vélo.