Comme à Lisbonne

Conversation décousue un matin gris autour des pastels. De la pâte pigmentée aux pâtisseries portugaises en passant par un webtoon mal traduit, Eglantine se demande si l’on peut déguster à Paris des pasteis de nata aussi bons que ceux de Belém.

Elle avait dix ans la dernière fois que nous sommes allés au Portugal, son pays de naissance. Elle garde un souvenir savoureux de la mythique pastelaria à côté du monastère des Jerónimos, Pasteis de Belém. Les grandes salles couvertes d’azulejos traditionnels bleu et blanc. La foule. L’odeur de pâte chaude, de cannelle et de café au lait. Le fameux galão servi dans un grand verre.

En regardant rapidement sur internet, nous choisissons une petite pâtisserie du Marais dont le nom évoque une envie d’ailleurs. Comme à Lisbonne. Un vieil article du blog Le serial pâtiss’teur décrit sa production comme les meilleurs pasteis de Paris (et l’auteur en a essayé une palanquée). Les autres avis glanés en ligne semblent aussi excellents.

Nous enfourchons Janis et Pimprenelle et nous dirigeons droit vers le centre de Paris.

Rue du roi de Sicile, nous repérons la boutique à devanture sobre. La grande salle est encore fermée, les chaises sont sur les tables. Mais la partie de vente à emporter est grande ouverte sur la rue. Sur le trottoir, deux petites tables bistrots peuvent accueillir les gourmands.

Sur les murs en carreaux blancs derrière le comptoir, une nuée d’hirondelles en céramique noir. On trouve deux animaux emblématiques au Portugal, l’hirondelle et la sardine. Cette dernière occupe avec humour le mur en vielles pierres face au comptoir. La déco est légère et raffinée.

Les pasteis tout juste sortis du four attendent dans la vitrine. Eglantine en déguste un premier avec délectation. Le craquant de la pâte feuilletée. Le fondant du flan encore tiède. Elle ne résiste pas et en prend un deuxième. Je croque une bouchée.

« Tu crois qu’ils sont aussi bons que ceux de Belém ? » me demande-t-elle ?

Difficile de comparer. Mes souvenirs aussi sont loin. Et puis, à Lisbonne, il y a le décor autour, l’ambiance un peu folle de cette foule qui se presse pour déguster les petits gâteaux emblématiques à l’endroit même de leur invention, l’histoire du lieu.

Une chose est sûre. Ils sont bien meilleurs que ceux de notre boulangerie de quartier.

Et ils sont encore bon le soir, après une après-midi de balade à vélo dans Paris.

Comme à Lisbonne, un air d’ailleurs et de madeleine de Proust.

Comme à Lisbonne
37 rue du Roi de Sicile
75004 PARIS
commealisbonne.com