A l’anticipation des JO, Olivier mérite la médaille d’or. Pas question de ne pas vivre au plus près ces olympiades qui se jouent à domicile alors qu’il vibre tous les quatre ans au rythme des épreuves devant l’écran de sa télé. Il avait pris ses places bien en avance.
Match de volley dès le lendemain de la cérémonie d’ouverture. Accompagné de Gilles, avec qui il jouait dans leur école d’ingénieur. Transpiration de joueurs à vingt ans, passion de supporters à cinquante.
Retrouver ensuite les cousins au pied de la Tour Eiffel pour du beach-volley. Euphorie contagieuse dans un écrin magique. Brochettes de sourires aux reflets bleu-blanc-rouge. Dans le groupe WhatsApp familial, chacun affiche son selfie aux couleurs des JO.
Car que seraient les Jeux Olympiques sans le partage des émotions ? Il n’y a qu’à voir le succès des fans zones, les cris de joie dans un RER anonyme à l’annonce d’une médaille, la connivence des visages souriants des autres voyageurs ou, simplement, les conversations au marché. Oubliée, la peur de l’autre qui a empoisonné les dernières élections. Sous le tapis, les tensions communautaires. Au placard, le repli sur soi. Muselée, l’amertume. Un esprit de fête a saisi le pays.
Même au tir à l’arc, qui réclame une concentration silencieuse, l’ambiance est explosive. Le dôme des invalides éclate sous le soleil, tout comme la joie d’Eglantine avec son père. Elle qui n’a commencé la pratique de ce sport que cette année, s’extasie des performances des meilleurs mondiaux. Elle a les yeux qui brillent et le débit mitraillette quand elle raconte sa journée.
Puis vient le tour d’Hortense de revêtir sa tenue bleu-blanc-rouge, mascotte sur la tête, maquillage sur les joues. Pour elle, Olivier a choisi du volley —ou peut-être est-ce encore un peu pour lui. Hortense participe à toutes les animations avant le match. Ca fait quelques années que ce sport la titille. Elle s’amuse encore plus que son père. Dans les tribunes, elle bondit à chaque point de l’équipe de France, brandissant son drapeau tricolore, hurlant son soutien aux joueurs. Gros plan du cameraman sur cette ado passionnée. Voix cassée de retour à la maison. Elle aura du mal à s’endormir après une soirée si intense.

Notre rencontre avec les épreuves cyclistes n’étaient pas prévue. De l’inconvénient de faire une rando-vélo dans la vallée de Chevreuse le week-end même des épreuves sur route. A l’anticipation des JO, je suis disqualifiée. Cernées par les routes bloquées, nous réussissons tout de même à traverser le parcours. Quand il nous faut finalement attendre plus de deux heures pour continuer notre chemin, nous gardons le sourire. Sieste à l’ombre des arbres le long d’une départementale et de l’énergie à revendre pour encourager les athlètes dont les roues filent à quelques centimètres de nous.

Je n’aime pas avoir la télé allumée en permanence mais je dois bien avouer que, grâce à Olivier, toute la famille continue de palpiter pour ces athlètes aux disciplines plus ou moins connues. Il a réussi à nous insuffler cette passion pour le sport qui l’anime depuis toujours. Ou l’art d’alimenter notre mémoire familiale. Tu te souviens, les JO de Paris ? Oui, j’y étais, pourront-dire nos filles. Elles étaient aussi à Londres en 2012 mais c’est plus flou.