Une belle victoire

Il lui aura fallu un peu plus de temps que les autres.

Elle aura manqué beaucoup de cours. Elle aura suivi ses enseignements en courant alternatif. Elle aura troqué une scolarité classique pour l’hôpital puis une école hors contrat, Steiner. Petits effectifs et profs bienveillants qui auront su s’adapter pour qu’elle suive les cours à son rythme. Du fond de son lit parfois, en visio ou en audio (par téléphone). Ce sont eux qui ont imaginé cette terminale en deux ans, l’étalement des épreuves. On ne compte plus les mots d’absence, les justificatifs médicaux, les plans d’accompagnement individuel (PAI), les aller-retour en voiture pour une heure de cours dans la journée, ou trois, ou six.

Elle se sera accrochée. Elle n’aura rien lâché. Sauf l’allemand. Dispensée. Tout comme l’endurance. Elle n’en a plus. Elle aura quand même passé une épreuve de sport, le tennis de table, où elle excelle.

Eglantine a passé sa dernière épreuve mercredi. Le grand oral. Elle avait choisi un sujet sur ces nuages qu’elle aime tant. Derrière la poésie du ciel, il y a de la physique-chimie.

A 13h précises aujourd’hui, elle s’est connectée. Admise au baccalauréat. Mention très bien.

Joie bruyante, délectation remuante, humeur bondissante. On a mis la musique. On a trinqué. On a fêté. Une odeur de bonheur parfumera nos journées pendant encore plusieurs jours.

6 réflexions sur « Une belle victoire »

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