Le Père-Noël est un écureuil

Écureuil : petit mammifère qui aménage des cachettes. Père-Noël : gros mammifère qui apporte des présents. Maman : un mélange des deux.

J’aime les Noël foisonnants et généreux. Les sourires qui naissent dans les surprises. Les yeux qui brillent après l’attente. Les papiers froissés qui tombent au sol. Les premières mises en marche, les premiers essayages – avec cette petite incertitude sur la taille et le coloris –, les premières pages tournées, le premier chocolat. Ces moments fugaces s’estompent trop vite dans les brumes du quotidien. Je m’en repais avec plaisir, avide de saisir les émotions suspendues au coin des lèvres ou dans l’éclat d’un regard.

Pendant des semaines, tel un écureuil frénétique, je cache les cadeaux un peu partout dans la maison. Je ne les emballe pas, ce serait trop visible. Ils se fondent dans le bazar ambiant de la maison. Je profite de notre défaut généralisé de rangement.

Le problème des écureuils, c’est qu’ils sont connus pour ne pas toujours retrouver leurs provisions… Cette année encore, j’ai retourné toute la maison à la recherche d’un cadeau trop bien dissimulé. J’avais modifié sa cachette un peu plus tôt dans la journée. Vous connaissez cet horrible sensation ? Quand on se revoit faire un geste mais que le résultat a été avalé par un trou noir mémoriel ? J’aurais voulu forer dans mon cerveau pour en extirper le souvenir enfoui.

Tout le monde dormait quand j’ai finalement mis la main dessus. Il attend sous le sapin, retardataire solitaire. Heureusement, nous sommes dans l’équipe des ouvreurs de cadeaux pendant le réveillon. Aujourd’hui, c’est vraiment Noël. Alors, il n’est pas réellement en retard.

Joyeux Noël à tous les écureuils et à leurs familles !

Et merci à Eglantine pour sa désopilante comparaison entre un écureuil et moi.

La bande d’ados

Petit bonheur de les avoir à la maison. Profiter des éclats de rire qui montent du sous-sol avant que vienne le temps où l’oiseau quittera le nid.

Ils ont quinze, seize ans. La timidité les rend un peu gauches. Ils sont plutôt atypiques, décalés, loin de ces jeunes forts de l’assurance de leurs bons-droits. Eux, ils s’interrogent sur la société, les questions de genre ou la psychologie. Ils sont cinq. Leurs rires montent du sous-sol. Je l’ai nettoyé à fond pour qu’ils puissent s’y réfugier toute la nuit.

Seules quelques parts de pizza dans le four témoignent de leur moment à cuisiner ensemble. Ils ont laissé la cuisine bien rangée. Les papiers cadeaux sont dans la poubelle de tri. Une partie de leurs présents attendent le petit-déjeuner sur la table de la salle à manger. Hortense et ses amis se font leur petit Noël à eux.

A l’étage, le sommeil s’est déjà installé dans les chambres. Les chats lissent leur pelage avant de s’endormir sur les fauteuils du salon, éclairés par le clignotement intermittent des guirlandes de Noël.

Assise sur le canapé, mon ordinateur sur les genoux, j’ai envie de partager ce moment fugace de plénitude. Malgré le temps qui s’emballe à l’approche des fêtes, Hortense a su se préserver un moment pour elle. Négocié de haute lutte. Je ne souhaitais pas tellement avoir la maison envahie par une bande d’ado dans la succession tourbillonnante des repas de fête et des derniers préparatifs de Noël.

La partie de Loup Garou bat son plein. Les matelas d’appoint sont gonflés. Couettes et oreillers sont entassés sur le dossier du petit canapé.

J’aime savoir qu’ils se sentent bien. Je profite à fond de ces dernières années où la maison vibre de leurs éclats de rire.

Joyeux Noël !

Rythme effréné des dernières semaines avant Noël. Enchaîner les rendez-vous et finir l’année sur une série de bonnes nouvelles. Un bel anniversaire, plus de scoliose ou de phobie scolaire pour Hortense et une place dans le lycée de son choix à la rentrée prochaine. Des belles amitiés pour Eglantine, un rendez-vous avec un nouveau médecin pour explorer d’autres pistes afin d’atténuer sa fatigabilité, et la rencontre avec l’arc de ses rêves. Ce sera l’arc à poulie !

Retrouver les Petites Cantines après quelques mois de retrait. Les échanges, les sourires, les nouvelles amitiés.

Reprendre petit à petit un rythme d’écriture. Au moins pour une nouvelle par mois. A défaut d’écrire régulièrement sur ce blog. Des histoires plein la tête. Des idées qui fourmillent. Des envies qui éclatent. Ça fait du bien.

Et, finalement, partager et fêter ensemble la douceur de Noël malgré certaines notes plus acides. Un peu comme cette délicieuse bûche au citron dégustée lors de notre réveillon. La courbe au jaune délicat, la mousse fine mais l’amertume du cœur aux écorces de citron confites qui vient réveiller les papilles.

Être ensemble, les regards complices et les petites attentions ont autant d’importance que les cadeaux joyeusement empilés sous le sapin. Surprises, attentes comblées, clins d’œil… Un Noël simple, tranquille, gourmand et heureux.

Comment ça, j’oublie de vous parler de la fatigue accumulée, de la nausée, du nez pris, de la gorge qui brûle ? Ça ne retire rien à tout ce que j’ai écrit jusque-là. Simplement, j’ai terminé Noël au fond de mon lit, un chat calé de chaque côté, trop heureuse de me fondre dans le moelleux de l’oreiller et la chaleur de la couette.

Ma mission Noël était accomplie. Je me suis enfuie dans la forêt enchantée des rêves. N’est-ce pas aussi ça, la magie de Noël ?

Magie de Noël

Les prémices de Noël

Le compte à rebours a commencé. Noël approche.

Cette année, j’ai fabriqué les calendriers de l’avent. Version chocolats, pâtes de fruits et pâtes d’amande, choisis en fonction des goûts des filles pour éviter les mauvaises surprise.

Comme je ne souhaitais pas entreposer les contenants jusqu’à l’année prochaine, j’ai opté pour une version en papier, branche d’arbre et rubans. J’avais tout à la maison. Les rubans datent de l’époque des bazars turc dont je revenais toujours avec trop de choses. J’ai ramassé les branches dans le parc de sceaux il y a quelques années, amoureuse de leurs nœuds tortueux. J’ai fabriqué les boîtes dans du papier aquarelle épais sur lequel il était aisé, ensuite, de tracer les chiffres en rouge, vert et violet. J’ai découpé chaque boîte à la main à partir du modèle trouvé sur le site Tête à modeler. 48 boîtes, 192 trous, 96 boucles de nœud.

Rien de compliqué mais c’était long. Pour le 1er décembre, je n’avais préparé que la moitié. J’ai terminé ce matin, à l’heure où tombaient trois flocons de neige, alors que tout le monde dormait encore. Impression d’atelier du Père Noël.

Plaisir de voir les visages ravies des filles alors qu’elles ouvrent leurs pyramides en papier.

Dans la chaleur de la maison de famille

En ce premier dimanche de janvier les trois frères étaient réunis autour de leur mère, dans la maison de leur enfance. Ce n’est pas si commun et, pourtant, franchement agréable. D’autant que ces réunions de famille sont aussi l’occasion de réunir les petits cousins.

Il manquait bien, cependant, leur sœur qui vit en Autriche avec son mari et leur fille. Mais déjà, la famille réunie sur trois générations présentait un spectacle touchant.

2018 7 janvier au 136-9482

Dans le salon rouge baigné de la lumière de la grande verrière, les enfants ont écouté Chantoune conter l’histoire de ces savants venus à la rencontre de Jésus. Devenus rois mages et fêtés à grandes bouchées de galettes, ils ont été le prétexte à nous offrir quelques cadeaux. D’autant que nous avions passé les fêtes chacun séparément.

Cette journée termine tout en chaleur et tendresse les vacances scolaires. Les devoirs sont faits. Les cartables sont prêts. Demain, c’est la rentrée !