Bullet train : action déjantée en vitesse rapide

Samedi soir tous les quatre. Victoire de la France face à l’Angleterre au rugby. Olivier est sur un nuage d’enthousiasme. Puis, pour notre notre soirée plateau télé, j’ai choisi le film de David Leitch sorti en 2022, Bullet train.

De l’action, de l’humour, de l’hémoglobine, de l’humour – oui, je l’ai déjà dit, mais les répliques sont vraiment excellentes – dans un esprit manga, décalé, qui file à la vitesse d’un train hyper rapide qui relie Tokyo à Kyoto.

Bob blanc et lunettes noires, look pépère pour un Brad Pitt en recherche de quiétude.

Brad Pitt, génial – et toujours aussi canon – assassin malchanceux qui refuse les armes à feu, se lamente de la poisse qui lui colle aux basket et cherche du sens à sa vie grâce à des séances avec un psy. Dans ce train rempli d’assassins internationaux, les destins se croisent, les desseins se confrontent et les réparties sont savoureuses.

De bagarres improbables au milieu des wagons en rebondissements inespérés, ce film nous a arraché de francs éclats de rire. Un pur bonheur !

A regarder en VO pour plus de plaisir !

Une feel-good Normandie sur fond de drame social

Philippe Le Guay est venu spécialement au Select présenter son dernier film Normandie Nue. La bande annonce promettait un bon moment de divertissement. Tout un village normand à poil, allaient-ils vraiment oser ?

Le pitch

Dans le village du Mêle sur Sarthe, le vegan n’est pas au goût du jour. Les éleveurs sont pris à la gorge par les prix de la viande, toujours plus bas. Le maire (François Cluzet) se bat pour sensibiliser la France et son gouvernement aux difficultés de ses administrés.

Quand un célèbre photographe propose de faire poser le village nu, il y voit une façon de faire un buzz médiatique. Mais il va devoir convaincre !

normandie-nue

 

On rit bien

Ne soyons pas bégueules, on rit bien avec Normandie Nue. La photo est l’occasion de révéler les vieilles querelles, les belles amitiés et les petites lâchetés ordinaires.

François Cluzet est fabuleux en meneur d’hommes, impliqué mais simple et généreux.

Toby Jones, le photographe américain, est complètement perché. Il ne voit rien d’autre que le concept de sa photo, passant à côté des gens. S’il veut les mettre nus, ce n’est que physiquement. Il ne fait preuve d’aucune psychologie. Il ne voit que son art.

Et Grégory Gadebois donne du corps au boucher maladivement jaloux.

 

Mais…

Ben oui, il y a un mais. Car au-delà du rire, il ne ressort pas grand-chose du film. Du sort des villageois on ne saura rien. Le drame social ne sert finalement que de trame de fond.

Les méchants Allemands et les affreux Roumains sont seuls désignés coupables de cette situation. Car il faut bien un coupable, tout désigné dans cet autre lointain et mal connu.

Le Parisien fraîchement installé dans son trip « Retour à la terre » n’apporte rien. On se demande même ce qu’il peut bien faire là.

Peut-être à faire le pendant au jeune du pays parti à Paris, mais qui décide finalement de revenir. Et de rester. Alors que le Parisien en mal de béton s’envolera finalement en hélicoptère.

Mais comment ne pas penser alors à La ballade des gens qui sont nés quelque part de Brassens.

« C’est vrai qu’ils sont plaisants, tous ces petits villages,

Tous ces bourgs, ces hameaux, ces lieux-dits, ces cités

Avec leurs châteaux forts, leurs églises, leurs plages,

Ils n’ont qu’un seul point faible et c’est d’être habités.

Et c’est d’être habités par des gens qui regardent

Le reste avec mépris du haut de leurs remparts, »

 

Alors, faut-il se mettre nus pour faire parler de soi ?

Avec Normandie Nue, passé l’instant qui fait rire, il ne reste pas grand chose qu’un arrière-goût de chauvinisme basique. Pourtant l’idée de départ était plutôt alléchante : traiter du sort des agriculteurs. Ceux qui nous nourrissent encore et toujours, à l’heure du 2.0. Alors qu’on paye une fortune pour un téléphone mais où la nourriture doit être toujours moins chère.

 

Une très belle Normandie !

A défaut de rester dans les mémoires et de lancer une réflexion, le film de Philippe Le Guay présente une très belle Normandie. Et puis, un feel-good movie, finalement, on ne va pas le voir pour se prendre la tête…

Du cinéma grand spectacle avec Coco au Grand Rex

Habiter en banlieue parisienne, ce n’est pas uniquement se délecter de la grisaille humide et du froid acrimonieux ponctué de vent. C’est aussi profiter d’un cinéma mythique dont la grande salle est une poésie à elle seule, le Grand Rex.

En quelques stations de RER, nous voici au cœur de Paris, derrière Saint Eustache qui laisse enfin tomber ses échafaudages. La pierre claire dernièrement mise à nue, débarrassée de son voile de noirceur urbaine, chatoye sous le soleil d’hiver.

Dans la rue Poissonnière, à l’angle des Grands Boulevards, une file infinie s’étire sur le trottoir étroit. Manteaux et doudounes, bonnets et écharpes, tous les âges attentent patiemment l’ouverture de la grande salle. Il faut savoir arriver tôt pour avoir les meilleures places sous la voûte étoilée de la grande salle.

Les filles découvrent, éblouies, ce cinéma des années 30 qui a su traverser les époques sans perdre son âme. Dans les confortables fauteuils décatis, sous les stucs de style antique, nous allons assister à la représentation de Coco, le dernier Disney.

Quand la lumière s’éteint, l’arcade de la scène s’illumine de couleurs vives. Bientôt, la Féérie des eaux commence. Les jeux de lumières et de fontaines jaillissent de tous côtés. Des squelettes lumineux dansent sur les murs. Les mains se tendent pour attraper les milliers de bulles propulsées dans la salle et les serpentins qui tombent du plafond.

Sommes-nous vraiment au cinéma ? Ou dans un monde magique qui façonne des sourires sur tous les visages. Car à cette heure, nous sommes tous des enfants émerveillés.

Quand débute enfin la projection, les couleurs et la musique mexicaines prennent la relève. La transition est douce. Et l’on voyage avec Miguel dans le monde étincelant des ancêtres.

Quand nous rentrons sous les guirlandes de la rue Montorgueil, nos pas dansent sur les pavés, encore rythmés par ce film enthousiasmant.

La fraternité, un film à partager

C’est l’histoire d’un film fait avec des enfants. Ceux des locataires et ceux des bénévoles de Habitat et Humanisme. C’est l’histoire de leurs réflexions autour de la Fraternité. C’est l’histoire de leurs dessins. C’est un plein d’espoir à regarder en boucle et à partager.