Le matin, pour réveiller Hortense, je mets de la musique et j’ouvre le store de son Velux. Je tâtonne parfois un moment avant de trouver la commande d’ouverture au milieu des carnets et des livres entassés sur le bureau.
Quelle surprise un matin en découvrant deux énormes blattes sur un carnet à croquis. J’ai eu un mouvement de recul immédiat. Puis, retrouvant mes esprits, j’ai remarqué que les bestioles étaient quand même sacrément grosses. Surtout, elles n’avaient esquissé aucun mouvement de fuite.
Alors je me suis souvenu que j’avais acheté ces animaux en plastique pour une décoration d’Halloween, il y a déjà plusieurs années. Hortense avait trouvé amusant de les laisser traîner négligemment sur son bureau.
Quelques jours plus tard, elles sont toujours là. Et j’ai toujours envie de les écrabouiller.
Déblatérer sur des blattes qui prennent l’air sur un dessin, quelle charmante Tasse de Thé !
La voiture d’Olivier est au garage pour quelques jours. En remplacement, il a une jolie voiture électrique bleu ciel qui ragaillardit la grisaille des routes parisiennes. Au centre du tableau de bord, un immense écran tactile affiche toutes sortes d’informations.
Digne fille de son père, Eglantine a touché à tous boutons lors de notre trajet pour le cabinet e l’ergothérapeute. Ce qui lui a plu ? La possibilité de mettre la voiture dans de nombreuses autres langues. Elle a choisi le japonais, parce que les caractères sont beaux et parce que, vraiment, ça ne ressemble pas du tout au français. Elle riait d’avance en imaginant la réaction de son père.
J’étais un peu réticente. Je craignais qu’on ne sache pas remettre la voiture en français ensuite. Mais Eglantine avait bien repéré les pictos. Aucun problème.
Après le changement de langue
C’est seulement deux jours après qu’Olivier a pris sa voiture pour aller jouer au golf. Nous étions bien déçues, à son retour, quand il n’a rien dit sur l’affichage de sa voiture en japonais. Mais nous n’avons posé aucune question pour ne pas lui mettre la puce à l’oreille.
Lundi soir, il rentre du bureau. Toujours aucune réaction. N’y tenant plus, je lui demande s’il n’a rien remarqué d’étrange sur sa voiture. Alors il m’explique qu’il a passé presque une demi-heure avec Renault Assistance en arrivant au golf pour tenter de résoudre le problème. Il ne comprenait pas pourquoi sa voiture avait changé de langue… toute seule ! Il a aussi essayé de traduire les caractères grâce aux appli de traduction automatique sur son téléphone. Il en avait conclu que c’était du coréen. Mais n’avait pas trouvé le bon bouton pour aller dans les préférences de langue.
Un grand sourire sur le visage, Églantine gloussait encore quand elle est rentrée, après avoir remis la voiture de son père en français. Sa facétie avait fonctionné bien au-delà de ses espérances !