Pour changer de la randonnée

A la montagne, en été, la randonnée est reine. Grosses chaussures, bâtons, casquette et indispensables réserves d’eau, les marcheurs s’engagent à l’assaut des pentes rocailleuses par petites grappes confiantes. Cartes papier à l’ancienne ou GPS ultrasophistiqués, applis pour choisir son itinéraire en fonction de la durée et de la difficulté (pour nous, c’est Visorando)… Chacun.e part à la découverte d’un univers singulier et finalement méconnu. Chaque lacet est l’occasion de s’enthousiasmer, que ce soit pour une plante, une vue, le dessin de la roche, une marmotte ou la capacité de son propre corps à aller jusque là.

La montagne estivale offre toute une palette d’activités en dehors de la randonnée.

Le parapente

Grâce à Eglantine, le parapente occupe amplement nos pensées et notre temps. Même si c’est elle qui passe le plus de temps avec sa voile, il faut l’emmener aux rendez-vous particulièrement matinaux de son école. Quand nous sommes au sol, Eglantine ne peut s’empêcher d’étudier le comportement des parapentes naviguant au-dessus de sa tête. Elle analyse le mouvement de la voile, décortique la trajectoire, émet des hypothèses de vol.

Quant à Olivier et Hortense, ils se contentent d’un vol en biplace vers le col de Galibier. Les émotions du vol sans l’apprentissage technique. Cette année, ils ont décollé tirés par un treuil. Je m’étais installée un peu plus bas pour voir la voile surgir derrière le relief dans la lumière douce de la fin de journée. Magique.

Quand la fatigue se fait sentir ou que l’envie de marcher plusieurs heures dans la montagne n’est pas au rendez-vous, la montagne offre encore de nombreuses alternatives, notamment pour Hortense.

La tyrolienne géante

Un peu plus d’un kilomètre de longueur, trois cents mètres de dénivelés dévalés en une petite minute. Rapide mais intense. Sensations garanties. Un incontournable chaque année à Serre Chevalier Vallée.

Le Mountain Kart

Pour dévaler la montagne sur un petit bolide à trois roues, gros pneus pour ne pas trop déraper, casque sur la tête, le nez dans la poussière, les fesses dans l’eau à la traversée des torrents. Pas besoin de moteur, la pente se charge de tout. Hortense et Olivier se sont bien amusés avec Hermione et Gilles.

L’Aqua Park

Le covid en montagne, c’est vraiment pas drôle. Car il faut un peu de temps avant de retrouver son souffle et reprendre la randonnée. Gilles, le copain d’Olivier avec qui nous passions nos vacances, a donc opté pour une journée au lac de Serre-Ponçon. Serviettes de plages et jeux gonflables pour s’amuser sans trop s’essouffler à l’Aqua Park. Nous n’avons pas testé – ce jour-là nous marchions au milieu des marmottes vers le col d’Arsine – mais ils sont revenus souriants, détendus, avec de belles couleurs/

L’accrobranche, avec catapulte et airbag

Hortense y est retournée avec son amie Hermione avant que celle-ci ne reparte avec son papa vers la Bretagne. Toujours le plaisir des sensations fortes avec la catapulte avec un très beau saut sans vriller en arrière. Beaucoup de transpiration sur les parcours dans les arbres – mais qui a eu l’idée de mettre un vélo là-haut ?! Et de grands éclats de rire partagés.

Le luge tubing

Toujours à la montagne mais un peu plus bas puisque nous voilà cette fois-ci sur les hauteurs d’Aix-les-Bains, au Revard. Au loin le Mont-Blanc, la tête dans les nuages. Une vue imprenable sur le l’immensité du lac du Bourget. Le ciel est couvert, la chaleur un peu lourde, mais un p’tit vent frais souffle en haut du Revard quand les filles s’installent pour la première fois dans leur grosse bouée renforcée d’un coque rigide. Deux pistes, l’une enchaîne plusieurs virages sur toute la longueur. Ça tourne et ça descend vite. L’autre piste , plus courte, se termine par un saut en hauteur et un atterrissage sur l’immense airbag gonflé en-dessous.

Les passerelles dans les arbres

De l’autre côté du lac se dresse la Dent du Chat. La légende parle d’un pêcheur qui n’aurait pas respecté sa promesse, d’un chaton noir devenu énorme et terrifiant, qui sera finalement abattu et laissera un de ses crocs planté dans la montagne en tombant dans le lac. Jolie ballade sur la crête, sous les arbres, pour aller jusqu’à la table d’orientation – l’ascension de la Dent du Chat s’adresse à des montagnards bien plus expérimentés que nous.

La Dent du Chat

Pendant ce temps, Eglantine et Hortense ont découvert la légende de la Dent du Chat à travers une sorte de chasse au trésor sur un parcours dans les arbres. Pas de harnais comme à l’accrobranche, mais des passerelles souples et des filets tout en sécurité pour un parcours accessible à tous.

Photo du site du Lac du Bourget

Autant d’activités pour vivre la montagne autrement. Je suis épatée par l’imagination de ceux qui inventent, importent, installent ces structures.

Personnellement, j’apprécie plutôt une randonnée tranquille dans la lumière dorée du matin ou du soir, un pique-nique sur une crête et une sieste au-dessus de la vallée.

Accélération des battements de coeur

Qui se soucie aujourd’hui de l’histoire de l’accrobranche ? Le concept est tellement répandu qu’il nous semble avoir toujours existé. Pourtant, le premier parc acrobatique forestier date seulement de 1995 et c’est celui de Serre-Chevalier. Denis Payan, ancien officier parachutiste, entreprend alors de rendre accessible au public le plaisir du parcours d’audace d’un stage commando dans sa région natale.

Plaisir de dépasser ses peurs, de puiser dans ses ultimes forces, de défier l’apesanteur en toute sécurité, harnaché, mousquetonné et équipé d’une poulie pour les tyroliennes. Explorer la cime des arbres sur des filins étroits, des filets, des passerelles mouvantes pour une montée d’adrénaline, un pur plaisir pour Eglantine et Hortense. Olivier ne démérite pas qui les accompagne jusque sur les parcours les plus difficiles.

Moi, j’avoue, je reste au sol.

Mais le meilleur moment des filles aura finalement été la catapulte qui les propulsera à 20m dans les arbres. Cris de peur et cris de joie, yoyo de l’élastique qui rebondit plusieurs fois, frayeur personnelle quand Hortense est partie dans une vrille que nous appellerons dignement un magnifique salto arrière. Visages radieux, sourires XXL, souvenirs partagés que l’on se raconte en boucle dans la voiture au retour, impatience de revenir bientôt.

Plaisir de quitter la pesanteur du sol

Que la vie semble belle quand quand le cœur bat à cent à l’heure !

La saut de Tarzan

Olivier et les filles ont ajusté leurs baudriers, enfilé leurs gants et écouté les consignes de sécurité. Accrochés à leur ceintures, deux mousquetons hyper sécurisés et une poulie. Ils se hissent sur le premier parcours grâce à un mur d’escalade en bois. Hortense a insisté pour que leur père partage avec elles une après-midi d’accrobranche.

Sous les hêtres, les chênes et les marronniers, les encouragements croisent quelques cris de frayeur, le chuintement des tyroliennes et le claquement des mousquetons qui s’enclenchent sur les câbles. Les soleil s’immisce entre les branches mais le feuillage dense préserve une fraîcheur relative. Le vent souffle délicatement, tenant la chaleur estival à l’écart des grimpeurs.

Chacun, chacune pousse les frontières de ses peurs. En équilibre sur des rondins de bois, enjambant le vide à chaque pas, suspendu plusieurs mètres au-dessus du sol, accroché à une corde ou les pieds instables sur des planches de bois oscillantes.

Jusqu’au parcours final que les filles attaquent seules avec un saut de la Tarzan. Suspendues à une grosse corde, elles doivent se jeter dans le vide avant de pouvoir s’accrocher à un immense filet. Ça tire sur les bras, force dans les jambes, accélère le rythme cardiaque, rougit les joues, mouille les tee-shirts mais les filles réussissent brillamment l’épreuve. Notamment Hortense qui s’accroche au filet du premier coup. Qu’il est loin le temps où elles restaient bloquées sur des plateformes, paralysées par la peur de s’engager sur les cordes tendues.

Je préfère m’installer sous un vénérable marronnier et regarder la lumière jouer entre ses larges feuilles.