La Japonaise et les hortensias

Mêler lecture et peinture et voyager dans les couleurs.

J’ai toujours au moins trois livres en cours. L’un, classique, en papier, petit ou grand format, dans les pages duquel je me plonge avec le plaisir sensuel du doigt qui tourne les pages. Un autre sur ma liseuse électronique que je lis le soir avant de m’endormir ou au milieu de la nuit quand une insomnie me réveille. Le dernier est un livre audio qui me distrait des inéluctables besognes du quotidien. Il accompagne aussi régulièrement mes séances de peinture.

La semaine passée a été l’occasion de marier mes lectures et ma peinture. La papeterie Tsubaki de Ito Ogawa est un ouvrage au rythme lent. Popo écrit des lettres pour les autres, elle est écrivain public. Son art ne réside pas seulement dans les mots mais aussi dans l’encre qu’elle choisit ou encore le papier, le stylo ou la plume qui vont donner tout leur sens au message. Elle est surtout calligraphe. Elle a appris cet art avec sa grand-mère, l’Ainée, qui l’a élevée de façon très rigoureuse, dans la papeterie familiale.

Le livre glisse au fil des pages comme un pinceau sur une feuille blanche. Doucement, tendrement, dans un mouvement souple et ample. Une fleur revient souvent, l’hortensia. Ceux dont Mme Barbara, la voisine, ne coupe pas les fleurs fanées à la fin de la saison.

« A Kamakura, c’est bientôt la saison des hortensias. Mais les hortensias ne sont pas seulement des fleurs aux jolis pétales (des sépales, en réalité), comme je l’ai découvert.

C’est la voisine, Mme Barbara, qui me l’a appris.

Elle n’a pas coupé les fleurs cet été, ses hortensias sont restés sur pied tout l’hiver.

J’avais toujours trouvé les fleurs d’hortensia fanées terriblement tristes. Mais non. Elles aussi sont belles et fraîches. Les feuilles, les branches, les racines et même les endroits grignotés par les insectes, tout est beau, je l’ai compris. »

Ceux aussi d’un temple de la ville.

« Mais pour être honnête, l’été, c’est la morte-saison pour la papeterie Tsubaki. Non seulement pour la boutique, mais pour Kamakura dans son ensemble. Les visiteurs se font rares. Il y a un peu d’animation autour de la gare, mais la plupart des gens vont à la mer, du côté de Yuigahama et de Zaimokuza.

Il y a aussi moins d’endroits à visiter ; même le temple Meigetsu-in de Kita-Kamakura, réputé pour ses hortensias, les coupe tous dès le mois de juillet. En plus, comme il fait terriblement  chaud, cela décourage sûrement les touristes. »

Curieuse, j’avais envie de connaître ce temple, de lui donner une réalité physique. J’ai googlelisé son nom en y associant les hortensias. Et j’ai effectivement trouvé de très belles photographies de l’endroit, avec des allées bordées de fleurs exubérants. Inspirée par l’une de ces photos, j’ai décidé de peindre ce tableau.

La Japonaise et les hortensias – Acrylique sur papier toilé – 38x52cm

Pendant ce travail, j’écoutais 1Q84 de Haruki Murakami. Le livre 1. Là encore, le rythme de l’histoire est assez lent. Les personnages prennent leur temps, leurs émotions ne nichent dans l’entrelacs élastique des mots. Un tempo idéal pour peindre une Japonaise en kimono devant un mur d’hortensias.

La touche finale ? Mon livre papier, Rien n’est noir de Claire Berest. L’histoire de Frida Khalo contée à l’ombre des couleurs. Les fêtes, les douleurs, les colères, les amours et, surtout, Diego, le peintre ogre qui mange la vie en riant.

Je n’utilise jamais de noir dans mes peintures. Je ne travaille qu’avec les trois couleurs primaires et le blanc. Rien n’est noir. Et pourtant, la lumière ne peut jaillir que de l’ombre.

Effet miroir

Effet miroir des platanes au Parc de Sceaux – Photo du lundi

Froid mordant de l’hiver. Le ciel est bas, gris, terne et monotone. Et ce blog peine toujours à vivre. Et si je reprenais la photo du lundi ? Car, ce ne n’est pas parce que je ne poste pas sur la Tasse de Thé que j’ai arrêté la photo.

J’ai même reçu un super iPhone 12 Pro pour Noël (oui j’ai été SUPER gâtée !) avec lequel je m’amuse beaucoup. Alors, je reprends mes partages de photo ici chaque lundi.

Pour commencer, une photo prise dimanche au Parc de Sceaux dans les allées de platanes dénudés. Il suffit de lever la tête pour se perdre dans des arabesques végétales brusquement rompues par le vide central en large ligne droite.

Effet miroir – Parc de Sceaux – 24/01/2021

On m’a expliqué qu’on nomme timidité le phénomène qui empêche les arbres de mélanger leurs houppiers. Chacun respecte le houppier de l’autre et ne développe pas ses branches en direction des autres arbres.

Ici la timidité n’est pas naturelle. Elle est entretenue par les élagueurs qui taillent les houppiers des platanes en cubes réguliers dans un objectif esthétique.

Heures félines

Le matin, Maya partage un câlin avec Hortense. Avec moi, elle est nettement plus intéressée par mon petit-déjeuner.

Maya s’est installée sur mes genoux alors que je termine mon petit-déjeuner. Tous les matins, après avoir mangé ses croquettes, Django sort. Il utilise rarement la litière dans la maison. Il préfère la terre parfumée des jardins. A l’instar de tous ses congénères du quartier, il dépose régulièrement de petites surprises dans celui de la voisine. Et nous l’entendons râler copieusement aux beaux jours, quand ses petits-enfants marchent sur les nombreuses mines déposées par les chats.

Donc Django est dehors et Maya s’ennuie un peu. Le matin, elle est très joueuse. Elle commence généralement à asticoter Django quand il dort encore lourdement sur notre lit. Une joyeuse bataille s’engage et je les chasse au mieux pour qu’ils ne réveillent pas Olivier. Surtout en ces précieux dimanches de grasse matinée.

Django est dehors et il y a du beurre sur la table. Maya s’installe d’abord sur la chaise à côté de moi. Sa petite tête effilée pointe juste au niveau de la table. Rapidement, elle pose ses pattes sur le meuble défendu. Elle a compris que c’était interdit mais la tentation est trop forte. Ces miettes de pains et ce beurre tendre et odorant ouvert à portée de museau aiguisent sa gourmandise.

Je la repousse plusieurs fois. Elle tente une approche différente et se coule sur mes genoux en ronronnant. J’adore. Elle se laisse caresser en fermant les yeux de plaisir. J’exulte. Elle pose sa tête sur mon bras. Puis une patte. Puis deux. Et se hisse enfin dans une approche sans vergogne du beurre abandonné devant moi.

Je la repousse plusieurs fois. Elle se glisse dans mes caresses pour mieux tenter de nouvelles approches. Je profite de ce câlin intéressé. Quand je replie le beurre dans son papier, elle m’abandonne à la recherche d’un jeu dans le salon.

Pour les vrais câlins, il faut attendre l’après-midi. A l’heure de la sieste, à défaut de se laisser attraper, elle se laisse caresser. Si Eglantine se repose dans sa chambre, Maya s’installe volontiers à ses côtés.

Les câlins les plus sincères restent ceux qu’elle partage avec Hortense le matin. Quand je vais la réveiller, Maya me suit infailliblement. Elle bondit sur le lit, le laboure consciencieusement en ronronnant et finit invariablement par s’installer contre la tête d’Hortense. Encore immergée dans son sommeil, Hortense peut alors passer son bras sur la petite chatte et glisser son nez dans la douce fourrure de Maya. Ses rêves se fondent dans le félin devenu peluche et la réalité d’une nouvelle journée prend forme au coeur des ronrons veloutés.

Hortense et Maya au réveil

Le réveil idéal pour une jeune fille qui aime tant les chats.

A la lumière de Ma Normandie

Aller voir l’exposition Ma Normandie de David Hockney et prendre un shoot de couleurs de printemps.

Ou comment aller voir les tableaux de David Hockney à la galerie Lelong & Co peut donner un air de printemps à l’hiver parisien.

J’étais un des rares points colorés dans cette matinée grise. Manteau en laine jaune et grosse écharpe assortie enroulée autour du cou, casque turquoise fleuri, tout comme la sacoche rouge de mon porte-bagages. J’avais mis des bottes chaudes et d’épaisses chaussettes en laine. J’avais enroulé un cache-cou autour de mon téléphone, fixé sur le guidon en fonction GPS, pour que le froid ne décharge pas trop la batterie. Je portais deux paires de gants.

J’ai traversé ainsi toute la grisaille parisienne jusqu’au très chic huitième arrondissement. La Tour Eiffel avait la tête dans les nuages. Le ciel était si terne que les ors du pont Alexandre III se fondaient dans la pierre. La Seine demeurait sourde à toute lumière, morose traînée grisâtre. Une fine couche humide épaississait encore ce froid opaque.

Je garais mon vélo sur une petite place devant les fenêtre la Galerie Lelong & Co, en face de la rue de la Bienfaisance. Les habitants de cette rue font-ils honneur à son nom ? Les lumières de la galerie exhalaient une chaleur réconfortante. Je me dirigeais vers l’entrée de l’exposition Ma Normandie, de David Hockney, au 13 rue de Téhéran.

Je me sens plus à l’aise dans les musées où les œuvres sont exposées dans l’unique but d’être regardées. Une galerie reste un magasin. Un de ceux où je sais que je n’ai pas les moyens d’acheter quoi que ce soit. Je n’ai pas les codes. Je m’y sens de prime abord aussi illégitime quand si j’entrais chez Dior avenue Montaigne. Mais les galeries sont les seuls lieux artistiques ouverts actuellement. Alors je me suis lancée et j’ai poussée la lourde porte vitrée en fer forgée, reçu du gel hydroalcoolique d’un sosie d’Omar S’y, monté l’escalier, noté l’interdiction de photographier et je me suis pris un shoot bienheureux de couleurs et de vie.

Aller voir les œuvres de David Hockney au cœur de l’hiver, c’est partir dans un voyage flamboyant au printemps. Laisser la ville froide et grise pour une Normandie vive et colorée. Chemins violet, camaïeux de verts pomme et citron, toits rouge vif et ciels bleu et vert en petites touches géométriques. Même explosion foisonnante dans les intérieurs où se croisent le chien, les flacons d’encre et une cheminée rustique.

La diversité des médias est inspirante. De grands formats à l’acrylique, d’autres à l’encre mais aussi des œuvres créées sur iPad. Et une grande liberté de mouvement dans le dessin qui transmet une énergie vitale, vibrante, puissante et bienvenue.

L’exposition se poursuit au 38 rue Matignon. Les deux panoramas à l’encre déroulent les alentours de sa maison de Normandie sur vingt-quatre panneaux accolés les uns aux autres. La nature passe de l’hiver au printemps, sans faire abstraction de la modernité grâce aux voitures garées sur les graviers.

Les traits libres, le travail des textures au graphisme affranchi du carcan de la ligne droite, les couleurs vives et aérées. Tout dans les œuvres de David Hockney appelle à déplier un transat en toile, poser ses pieds nus dans l’herbe et, en attendant que la tasse de thé posée sur la petite table à côté de nous refroidisse, tourner son visage vers le soleil de printemps qui illumine le jardin.

Mais on ne peut pas déplier son transat dans une galerie. J’ai remis mon casque et mes gants et je suis repartie dans le froid. Emportant en souvenir le joli catalogue de l’exposition.

Pour en savoir plus sur David Hockney

En route pour décrocher la lune

Première journée au lycée après deux ans de maladie.

Le sapin brille encore dans la pénombre du salon. Dehors, le thermomètre dépasse à peine le zéro. Dans quelques minutes, Eglantine va prendre son vélo pour se rendre au lycée. En attendant, elle travaille un morceau d’Erik Satie pendant que les chats se courent après dans le salon.

Elle s’arrête deux minutes et passe de nouveau en revue ses cours de la journée. Deux heures d’histoire-géo en 303, déjeuner, sport, une heure de perm, puis une heure de maths. « Je sors à 17h20 ! ». Ses mains s’agitent. L’anxiété.

Elle retourne décharger ses émotions sur le piano. « Mes chers parents, je pars »… Les notes résonnent paisiblement.

Dernière vérification du sac. Elle a ses masques pour la journée. Sa carte scolaire avec laquelle elle accèdera aussi à la cantine. La clé de la maison et celle de l’antivol de son vélo.

Bottes chaudes, gants, bonnets, phares allumés, elle tire le portail qui grince et enfourche son VTC.

Nous sommes mardi matin, il est 9h45 et elle a disparu derrière la haie en un clin d’œil.

Elle n’est pas allée au lycée la veille. Les cours ont lieu en demi-groupe. Cette semaine, elle ne va en classe que mardi et jeudi. La semaine prochaine, ce sera lundi, mercredi et vendredi. Sur l’emploi du temps numérique qu’elle consulte grâce à l’ordinateur fourni par la région à tous les élèves de seconde, le reste des cours est notifié « à la maison ».

Lundi matin, nous nous étions préparés à une somme de travail conséquente à faire toute seule. Je gardais en tête les nombreuses tâches confiées par la maîtresse d’Hortense lors du confinement de mars-avril l’année passée. J’avais donc motivé Eglantine pour qu’elle se mette au travail aux horaires prévus par son emploi du temps, tout en prévoyant des pauses généreuses entre deux matières, soupçonnant qu’elle irait assez vite. En réalité, les professeurs donnent très peu de travail aux élèves à domicile. En moins de trois heures, Eglantine avait bouclé sa journée de lundi.

Quant à mercredi, ce sera encore plus simple. Les professeurs ne demanderont aucun travail.

Pour l’heure, cette journée de mardi est importante. C’est la première vraie journée de cours d’Eglantine. Elle n’est plus en visite. Elle est désormais une élève à part entière. Ca n’est pas arrivé depuis bien longtemps.

Le jour décline. Je guette impatiemment son retour. J’ouvre la porte de la maison alors qu’elle n’a pas encore attaché son vélo. Elle n’est pas essoufflée comme lors de sa journée d’adaptation en décembre. Mais elle panique car elle ne trouve plus ses clés. Impossible de la détendre jusqu’à ce que nous mettions la main dessus.

Elle n’a pas encore trouvé sa place dans sa classe mais apprivoise doucement le lycée. Une amie d’amie est dans la même classe qu’Eglantine et elles sont en contact par téléphone. Malheureusement, elles ne sont pas dans le même groupe. Heureusement, les cours de sport sont en classe entière et elles ont pu se voir. Eglantine a aussi croisé un camarade des scouts qui est en première. Il lui faudra un peu de temps pour se créer un réseau mais elle a déjà commencé.

Bien sûr ses ami-e-s de Sainte-Marie lui manque et il est difficile d’arriver en milieu d’année. Sa classe se semble pas avoir un très bon niveau et elle s’ennuie déjà en mathématiques. Cependant, nous espérons que cette rescolarisation en douceur la conduira vers de nouveaux projets.

En route vers la lune
En route vers la lune ?

Nous sommes mercredi soir. L’ENT (espace numérique de travail) est en panne mais Églantine se souvient globalement des cours qu’elle aura demain. Son sac est prêt pour sa deuxième journée au lycée.

Journée d’adaptation au lycée, retour à un quotidien imparfait

Dimanche soir, nous n’avons pas ramené Eglantine à l’hôpital. Lundi matin, elle allait au lycée. Grosse journée en perspective. L’occasion de rencontrer six de ses neuf professeurs.

La nuit fût agitée de cauchemars. Elle craignait de ne pas se réveiller. Elle s’est levée très tôt et serait bien partie au lycée bien avant l’ouverture des grilles. Nouvelle facette d’Eglantine qui a exprimé son appréhension d’aller en cours après plus d’un an d’absence. Mélange de hâte et de crainte, les émotions se bousculaient.

Elle a enfilé sa veste, mis une paire de gants, calé son sac sur son dos et enfourché son vélo.  7h40, elle est partie à la découverte de son lycée et de sa classe.

J’étais en vigilance maximale toute la journée avec mon téléphone. Habituellement, je l’oublie dans un coin de la maison, sous un magazine ou posé négligemment sur un meuble. Lundi, je guettais le moindre appel, prête à aller chercher ma fille.

Mais Eglantine est revenue comme prévu en fin d’après-midi, après une journée complète de cours. Elle était essoufflée. Peut-être le vélo. Pourtant le trajet n’est pas long depuis le lycée, cinq minutes. Il m’a semblé surtout qu’elle avait besoin de reprendre son souffle après une journée éprouvante mais tellement satisfaisante.

Eprouvante car il est difficile d’arriver dans une classe en cours d’année. Et à quelques jours des vacances scolaires, les élèves sont fatigués. Eglantine n’a donc pas eu de mauvais accueil, mais les élèves ne sont pas non plus montrés très curieux. Elle n’a pas eu à expliquer pourquoi elle n’arrivait que maintenant.

Quand elle a dû se rendre à l’intendance pour obtenir le ticket lui permettant de déjeuner à la cantine (je l’avais bien inscrite mais j’avais oublié de créditer sa carte…), toute ses émotions ont déferlé et elle s’est retrouvée en larmes.

Bien sûr, je me suis sentie coupable quand elle m’a raconté l’incident le soir. Mais elle aurait craqué à un moment m’a-t-elle rassuré. Sa sensibilité était exacerbée depuis le matin. Elle était presque rassurée de ne pas avoir pleuré devant ses camarades. Les dames de l’intendance ont su la rassurer. « Ça reste longtemps quand tu pleures devant les autres de ta classe n’est-ce pas ? » m’a-telle interrogée plus tard. Elle était visiblement contente d’avoir tenu le coup.

Elle a été surprise de voir des téléphones portables sortis en cours (absolument impossible dans son ancien établissement) et stupéfaite qu’une élève s’endorme en cours d’anglais sans être rappelée à l’ordre. Elle a trouvé difficile de réhabituer à des cours magistraux où les élèves notent docilement les propos du professeur, sans autre interaction. Depuis sept mois qu’elle est à l’hôpital, elle appréciait les cours en tout petit comité, cinq à dix élèves maximum, qui permettent de poser de question et de rendre les leçons plus vivantes.

Il va donc falloir qu’elle s’adapte à ce nouvel environnement. Cette journée de découverte lui permettra justement de se projeter pour la vraie rentrée de janvier. L’effet de surprise sera passé. Les émotions seront moins fortes.

Bien sûr, quand j’écris ces lignes, je pense à vous qui les lisez. Et à ce point de mon récit, vous vous demandez peut-être si on peut réellement se réjouir de cette première journée. Et bien oui !

D’abord parce que, tout simplement, elle a eu lieu. Eglantine est retournée en cours. Une vraie grosse journée de 8h à 17h20 avec seulement une heure pour déjeuner. Sa dernière journée dans un établissement scolaire date du 19 novembre 2019… Evidemment, elle était fatiguée mais pas épuisée. Ce qui est très encourageant !

Ordinateur portable offert par la région Ile de France.

Et elle était enchantée d’avoir reçu l’ordinateur offert par la région à tous les élèves de seconde ! Elle a passé tout son temps jusqu’au dîner à explorer ses différentes possibilités. Elle en aurait presque aimé ses cours de SNT (Sciences numériques et technologiques) centrés sur l’ordinateur et ses périphériques qui normalement la barbent franchement.

Alors certes, cette journée d’adaptation aurait pu être plus agréable. Oui nous aurions aimé que les élèves l’accueillent vraiment, un peu comme les jeunes de l’hôpital le font avec les nouveaux patients. Mais elle est en train de revenir dans un monde normal, avec des ados normaux et des cours normaux. Un quotidien normal, donc imparfait. Et elle aura tout le temps à partir de janvier de découvrir ceux avec qui elle aura le plus d’affinités

Entre temps, j’aurai crédité sa carte de cantine et, le lundi 4 janvier 2021, elle ne sera déjà plus complètement nouvelle.

Prochain grand rendez-vous, ce vendredi. Elle quitte définitivement l’hôpital !

L’éclat des félicitations

Eglantine a eu les félicitations lors de son premier conseil de classe de seconde. Sortie de l’hôpital pour bientôt. La confiance revient.

La nuit est déjà tombée depuis longtemps quand je reçois un sms. Eglantine me transfère le message de sa prof principale. Mme M. lui annonce qu’elle a eu les félicitations lors du conseil de la classe de seconde de la clinique. Ma grande fille rayonne dans sa chambre d’hôpital quand elle nous appelle un peu plus tard en Facetime.

Les médecins avaient beau dire qu’elle n’aurait aucun problème à reprendre sa scolarité, je pense qu’Eglantine doutait d’elle. Avouons que nous aussi. Son passage en seconde, arraché de haute lutte alors qu’elle n’avait pas mis les pieds en cours depuis le mois de novembre, nous avait laissé le goût amer de l’incertitude. Avions-nous fait le bon choix ? N’aurait-il pas été préférable qu’elle refasse une troisième complète, plutôt que de se lancer dans le nouvel univers du lycée avec les lacunes de ses mois d’absence ?

Eglantine exprime peu ses sentiments. Sa joie d’hier me laisse deviner les doutes qui la tenaillaient elle aussi. Les médecins étaient confiants, les tests assuraient qu’elle avait les moyens intellectuels. Pourtant, la réalité était que, depuis deux ans, elle avait été plus souvent absente que présente en classe, clouée au lit par la douleur et la fatigue. Comment pouvait-elle se situer scolairement ?

Notre Petit Oiseau a retrouvé les notes excellentes auxquelles elle était habituée. Elle est enchantée quand elle regarde ses résultats sur ProNote. Elle regagne sa confiance en elle.

Les douleurs semblent réellement avoir disparu. La fatigue est de moins en moins palpable. Quand elle rentre de l’hôpital le week-end, Eglantine passe de moins en moins de temps dans son lit. Elle participe à la vie familiale, discute avec nous, joue avec sa sœur.

Prochaine étape, la journée d’adaptation dans son lycée, lundi 14 décembre.

Le biclou de ses 11 ans

Hortense a eu 11 ans aujourd’hui et une belle surprise !

Peut-on avoir onze ans un mercredi et attendre jusqu’au soir pour ouvrir ses cadeaux ? Rentrer du collège à l’heure du déjeuner et tenir sa frustration en laisse alors que l’on sait que, quelque part dans la maison, des cadeaux nous attendent… Pas évident.

Alors nous avons trouvé le meilleur compromis pour fêter Hortense dès ce midi tout en profitant de la présence de son papa (toujours en télétravail). Pas facile quand l’une sort du collège à 12h30 et l’autre commence une réunion stratégique à 13h. Nous avons abandonné le déjeuner ensemble pour nous focaliser sur les bougies et les cadeaux.

Sitôt revenue de cours, Hortense a été invitée à souffler ses bougies. Elle avait choisi le gâteau depuis des mois, un flan pâtissier. Olivier avait déjà déjeuné. Hortense était radieuse devant son flan embrasé. Onze petites bougies bleues à paillettes faisaient pétiller leurs reflets dans l’immense Happy Birthday doré qui les surmontait.

Dès la dernière mèche soufflée, Hortense est partie à la chasse au cadeau. Nous lui avions parlé d’un cadeau énorme, quasiment aussi grand qu’elle, caché dans le sous-sol. Elle n’avait pas eu l’occasion de l’apercevoir alors qu’elle était descendue chercher du papier origami lundi. Où pouvait donc se trouver ce gros paquet ?

Elle est prestement descendue et a rapidement trouvé son nouveau vélo. Elle ne risquait pas de tomber dessus avant ce midi, je l’avais mis dans le garage. Le biclou était une vraie surprise. Depuis qu’elle est en âge de faire du vélo, Hortense récupère systématiquement les engins trop petits de sa grande sœur. Mais elle a grandi. Et l’été dernier, nous avons profité de l’absence d’Eglantine pour emprunter son vélo pour Hortense. La selle d’Eglantine est plus haute, mais il convenait d’équiper Hortense d’un vélo de la même taille.

Elle ne s’y attendait pas du tout. Sa surprise fût grande. Sa joie aussi.

Elle a ensuite ouvert les cadeaux de toute la famille avec beaucoup de plaisir et avec encore quelques surprises.

Ses yeux pétillants et son sourire éclatant parlaient pour elle.

Avoir onze ans, c’est vraiment super !

Quant au vélo, Hortense ne l’a finalement essayé que ce soir. Elle avait beaucoup de devoirs cet après-midi. Elle a ainsi pu tester les phares aussi.

Maya n’est pas une abeille

La petite chatte Maya est arrivée chez nous voilà quelques jours. Joie de vivre et jeux permanents rythment sa vie.

Qui a baptisé Maya du nom d’une abeille rondelette et jouette aux rayures jaunes et noires ? Notre Maya est une petite chatte noire et blanche, aux oreilles et au museau roses et à la silhouette fine et allongée.

Elle est arrivée un samedi après-midi, en plein de confinement. Hortense et moi sommes allées la chercher avec une attestation spéciale fournie par l’association par laquelle nous sommes passés (Chat’bandonne pas 27). Nous cherchions un chaton qui serait plus câlin et joueur que Django et avec qui les filles seraient plus proches que notre gros grincheux.

Pour les caresses, c’est raté. Elle est tellement joueuse qu’elle ne supporte pas d’être prise dans les bras sans tenter de nous mordiller les doigts ou de nous enserrer les mains de ses longues pattes. Elle est tellement curieuse qu’elle s’échappe rapidement, coulant comme une goutte d’huile entre nos bras, rebondissant d’un bond flexible sur le sol avant de se précipiter sur un ennemi imaginaire, un jouet qui traîne ou ce pauvre Django.

Son humeur joyeuse, toujours égale, nous amuse énormément. Même Django s’est finalement laissé amadouer. Malgré les feulements et les coups de pattes, Maya revenait invariablement à la charge auprès de notre gros rouquin. Django est l’être vivant de la maison que Maya préfère. Elle recherche sa compagnie et pleure derrière les portes en attendant son retour quand il sort de la maison. Alors il la laisse faire, haussant parfois le ton quand elle est franchement agaçante, la cherchant lui aussi. Même si, ce qu’il préfère chez Maya, ce sont ses croquettes…

L’association nous a demandé de garder Maya à l’intérieur quelques mois. Mais la tâche est compliquée. Elle a tellement d’énergie et souhaite tant sortir dans le jardin ! Nous attendons qu’elle réponde mieux à son nom puis elle pourra explorer les sous-bois du jardin.

Alors, finalement, nous pouvons dire que Maya porte très bien son nom. Ecoutez-bien le générique de Maya l’abeille…

Vous avez bien entendu :

« Petite, oui, mais espiègle Maya !

Qui n’a vraiment peur de rien

Qui suit toujours son chemin »

Une description parfaite du caractère de la dernière arrivée chez nous.

Mais comment ne pas craquer devant ses grands yeux curieux, son ronronnement sonore, sa vivacité et la façon qu’elle a de se coucher sur le dos d’Hortense quand je vais réveiller ma collégienne le matin. Elle a aussi tenu compagnie à Eglantine dans son lit tout un après-midi. Des moments précieux.

Mission accomplie pour que les filles vivent une belle relation avec leur animal.

Des papillons dans la tasse

Reprendre l’écriture de ce blog pour faire vibrer les papillons dans ma tête.

Comment commencer quand il y a tellement longtemps que je n’ai pas bloggué, et si peu écrit, même pour moi.

Bonjour, peut-être ?

Histoire de saluer ceux qui ont encore l’idée de visiter ma Tasse de thé et ceux qui, abonnés, vont recevoir avec surprise une notification de ma reprise d’activité.

Reprise ou soubresaut ? J’ai cru tant de fois que je reprenais mon blog que je ne présage plus de rien aujourd’hui. Oui, j’ai à nouveau envie de partager des impressions de vie quotidienne, des coups de cœur, des questions, des créations… Des textes naissent dans ma tête qui racontent ces petits moments qui font le sel de la vie. Ils dansent en un nuage joyeux qui m’accompagne alors que je cuisine ou que je discute avec Petit Chat. Ils s’évaporent ensuite dans la langueur du temps qui passe sans que je ne prenne la prenne de les fixer.

J’espère seulement prendre ces papillons éphémères dans les filets de mes mots, poser leurs ombres colorées sur une page blanche et les partager avec vous, sympathiques lecteurs.

Des papillons dans la tasse