Étayer la vie dans les courants contraires

Être autonome, paradoxalement, c’est aussi savoir accepter de l’aide. Mais c’est là que se trouve parfois la plus grande difficulté.

Autonome, adjectif emprunté du grec autonomos « qui est régi par ses propres lois » (Dictionnaire historique de la langue française d’Alain Rey).

Maman a toujours accordé beaucoup d’importance à son autonomie. Si bien qu’elle s’enferme dans un imaginaire lointain où seul règne encore sa propre loi. Dans la réalité, elle a besoin d’aide.

L’obliger à regarder la matérialité de sa perte d’autonomie est d’une violence cruelle. La dépouiller de ses illusions, c’est comme réveiller un enfant qui dort d’un sommeil paisible et profond.

Heureusement, j’ai la chance de pouvoir m’appuyer sur des professionnelles d’une grande sensibilité et d’une efficacité dantesque : sa curatrice et la directrice de sa résidence autonomie.

Car l’autonomie, c’est aussi conserver un minimum de liberté de mouvement et de décision, quitte à accepter de l’aide. Accepter, s’en remettre à un autre que soi, lui donner un pouvoir qui semble perdu. Sentiment de laisser gagner la maladie alors que le déni dupe la perception. Le déni, drogue éphémère et fatale quand vient la chute.

Maman est sortie de l’hôpital et le combat s’annonce rude pour qu’elle accepte les aides dont elle a besoin. Pour qu’elle garde le plus longtemps possible une certaine autonomie, même relative, relayée, étayée. Qu’elle reste dans cet appartement douillet en face du clocher de l’église qui rappelle une place de village, à regarder passer les saisons dans les frondaisons des arbres qui entourent la résidence.

Un lieu où on la serre dans les bras quand elle revient de deux mois de soins. Un lieu où elle peut choisir de s’isoler dans son cocon ou de partager un moment chaleureux. Un lieu dont l’âme enveloppe de liberté les petites et grandes défaillances de ses résidents.

Ce soir, j’en ai gros sur le cœur. Je suis fatiguée. De répéter. D’alerter. D’effrayer. Pour que maman conserve encore longtemps cette autonomie qui se désagrège dans sa maladie. D’étayer sa vie au milieu de courants contraires.

Rêveries au son du piano

S’échapper dans les mélodies d’Hortense au piano…

Certaines journées sont plus lourdes que d’autres.

Et Hortense se met au piano.

La mélodie allège l’atmosphère. Les notes volent dans le salon, emplissent la maison. Le thème épique de Pirates des Caraïbes transforme les émotions pernicieuses en pensées légères.  Je pourrais l’écouter jouer toute la nuit.

A défaut de vous montrer le superbe jeu d’Hortense, je vous partage cette modeste version symphonique 😉

Ma rêverie s’amplifie sur l’air d’Expérience, de Ludovico Einaudi. Bercée par les vagues qui roulent et s’enroulent sous les touches du piano. Envolée dans les nuages qui paressent lentement dans le ciel rosé d’une soirée d’été. Allongée dans les hautes herbes qui ondoient dans la chaleur fraîche du printemps.

Hortense, magicienne du bonheur. Sous ses allures désinvoltes, elle distille un éclat effervescent. Parfois ça pique. Souvent, ça égaye. Parfois, ça bouscule; Toujours, ça vivifie.

Bruits de cuisine

Partage et cuisine se mêlent dans un moment suspendu aux bruits apaisants des cuisines. Une ode aux petits plaisirs du quotidien et aux liens qui nous unissent.

Mon casque sur les oreilles, j’écoute de la musique en sortant les épinards du frigo. Un kilo de feuilles terreuses que j’entreprends de nettoyer. Une eau chargée de terre coule sous mes doigts. Mon téléphone sonne. C’est Eglantine. Je prends l’appel directement dans le casque. Légèrement inquiète. Habituellement, elle ne téléphone pas. Est-elle malade, trop fatiguée ? A-t-elle des soucis ?

Rien de tout cela. Seulement une envie de discuter, de partager ses petits bonheurs du quotidien. Une excellente évaluation en chimie. La liste de ses dernières courses. Je continue de rincer mes épinards pendant que je l’écoute. Elle décide de cuisiner elle aussi. Pour nous, Saint-Jacques aux épices et épinards à la crème. Pour elle risotto de coquillettes aux asperges.

Chuchotement de l’économe. Gargouillis de l’eau. Crépitement des échalotes dans la poêle. Gémissement des épinards dans l’huile chaude.

Froissements. Éclats. Chuintement. Claquements.

Ça frémit. Ça ronronne. Ça glougloute.

Tumulte de nos cuisines parallèles. Conversation paisible.

Nous cuisions plus d’une heure, reliées par le fil de nos échanges, unies par le même plaisir de transformer des produits simples en quelque chose de savoureux. On se projette dans la nos plats. On goûte. On se réjouit ensemble.

Nos assiettes sont dressées. On raccroche.

Instant suspendu, accroché au fil de nos mémoires par les bruits de cuisine.

Même le compost recèle une certaine beauté

Oscar, meilleur ennemi du tsundoku

Oscar est mini-chien froussard, qui refuse le jardin et m’impose des balades quotidiennes d’un ennui mortel. J’ai trouvé la parade : lire en marchant !

Tous les matins. Tous les soirs. Et si possible au moins une fois entre les deux, il faut sortir le chien. Ce n’est pas faute d’avoir un jardin avec des arbres contre lesquels lever la patte. Ce n’est pas notre chien non plus. Celui de ma maman. Pendant qu’ellese rééduque l’épaule en clinique, je me charge de ce poilu qui a peur de tout. Dont le jardin.

Il faut le promener dans la rue.

Je lui passe le harnais. Il n’aime pas ça. Je ruse pour l’attraper. Je n’oublie pas le petit paquet de sacs pour ramasser sa production. Je ne l’attache que lorsque nous croisons ses congénères. Il ne les supporte pas. Malgré des dents grosses comme des TicTac, il se prend pour un dogue. Il me faut alors retenir ce molosse de pacotille. Heureusement, je suis généralement un peu décalée par rapport aux autres promeneurs de chien. Je peux laisser Oscar, c’est le nom de mon cador en carton-pâte, renifler librement.

Avec le beau temps, les fenêtre s’ouvrent. Je profite parfois d’une mélodie au piano. Je vois les arbres se couvrir de fleurs. Un soir, nous avons même croisé un hérisson.

Mais qu’est-ce que je m’ennuie !

Alors je lis.

Un œil sur mon livre, un autre toujours en alerte pour vérifier que nous ne croisons pas d’autre chien et qu’Oscar est toujours à proximité, j’ai développé ma technique. Je descends ma pile de livres à lire au gré des promenades. Oscar est l’ennemi du tsundoku, terme japonais qui désigne ces piles de livres qui s’entassent en attendant d’être lus.

La nuit, je jongle entre la lumière des lampadaires et les ombres qui s’allongent ou se rétractent au rythme de mes pas. La journée, je dois parfois renoncer à ma lecture pour discuter avec une voisine. Et puis il a une tête sympathique, ce mini-chien tout en rondeur, avec le plumeau de sa queue qui balaie l’air alors qu’il trottine. Les gens l’aiment bien.

Si je préfère la désinvolture altière de mes chats, la présence d’Oscar apporte donc quelques changements sympathiques. Je lis et je développe mes relations de bon voisinage.

J’ai hâte, tout de même, qu’il retourne auprès de sa maîtresse.

Team chat vs team chien.

La partie d’échecs

Duel d’échecs père-fille, entre stratégie et tendresse, dans la nuit qui s’installe.

Ils se sont installés face-à-face. Hortense assise en tailleur sur le tapis. Olivier, grand sage sur son fauteuil. Entre eux, le plateau en bois, douces couleurs ambrés du damier, toutes les pièces alignées en ordre de bataille. Les changements de rythmes se sont succédé, battements rapides des coups qui s’enchaînent, longues pauses épaississant le silence. Les regards aimantés par le jeu. Quelques coups d’œil éclairs vers le visage de l’adversaire. Sonder les profondeurs de l’esprit. Affûter sa stratégie.

Moment intense père-fille. Rare. Précieux.

Retour de ski

Entre fatigue du voyage, rires d’ado et valises à vider, souvenirs enneigés et clap de fin pour la vacances.

Une derrière matinée sur les pistes. Déjeuner en station. Laisser partir le plus gros des voitures. Puis rejoindre la grande transhumance de la fin des vacances quand la circulation est plus fluide. Ils sont arrivés dans la nuit.

Ce matin, le soleil illumine depuis longtemps les branches encore glabres de l’arbre de Judée et le vert mat du grand cèdre. La toux épaisse d’Eglantine scande l’engourdissement d’une matinée aux allures de lendemain de fête.

En descendant de voiture hier soir, chacun, chacune, portait sa fatigue à sa façon. Oliver avait les traits tirés de celui qui s’est concentré sur la route de trop longues heures. Mais il suffisait de lui parler de sa journée de ski de vendredi pour voir son visage s’illuminer.

Les cousines, cuvée 2009, riaient comme deux ivrognes. Saoules de fatigue, la tête encore dans les fous rires de leurs fantaisies adolescentes. Leurs souvenirs ont les couleurs du Club ado, berceau d’une émancipation encadrée, écho de journées de ski avec des copines et des copains du même âge.

Le visage d’Eglantine était défait par la fatigue de la route et la maladie qui la martèle depuis dix jours, alternant coups de semonce et répits salutaires. Ni grippe, ni covid, elle s’était testée avant de partir. Elle a quand même profité de la neige, heureuse ensuite de retrouver son nid perché dans la mezzanine de leur chambre. Elle s’est glissée dans la chaleur familière de son lit sitôt arrivée à la maison.

Pour moi, fini la vie de célibataire à partager des apéros, des expos et des restaus avec les copines. Me coucher tard, me lever tôt pour mon nouveau boulot. Je n’étais pas tellement plus fraîche qu’eux.

Le papa de Mélissa est venu séparer le doublon complice des cousines. Terminer de vider les valises. Première lessive. Dernières confidences. Nos fatigues se sont enlacées. Derniers baisers. Derniers câlins. Et la nuit qui accueille les rêves encore blanchis de neige.

C’étaient de bien belles vacances.

Image by Nici Keil from Pixabay

Interview de chiottes

Une interview originale, dans un lieu inattendu avec une star de Youtube. Le bonheur, c’est parfois simple comme des chiottes à la fac.

Églantine nous appelle rarement dans la semaine. Prise par ses cours qui la passionnent. Ses amis avec qui elle partage une résidence sur le campus. Et sa fatigue qui suffoque encore son quotidien. Un jour de janvier, sa voix était pleine de joie quand elle m’a téléphoné. Elle venait d’être interviewée dans les toilettes de la fac avec Julien Bobroff.

Dis comme ça, bien sûr, ça surprend un peu.

Que faisait-elle au petit coin avec une équipe de télé ? Et puis, c’est qui ce Julien ?

Chez nous, Julien Bobroff est une vraie star. Pas que chez nous en réalité puisque qu’il y a pas loin de 150 000 personnes abonnées à la chaîne Youtube de ce prof de physique (@Julien_Bobroff). Dont Olivier, depuis des années. Et Églantine depuis presque aussi longtemps.

Cet enseignant-chercheur rattaché à la fac d’Églantine est un brillant vulgarisateur. Il est capable de capter l’attention de parfaits néophytes sur des sujets hautement scientifiques. Avec lui, tout le monde peut s’attaquer à la physique quantique – en s’accrochant un peu, la pente est quand même raide.

Mais quel rapport avec les gogues de l’université ?

Ben la physique, justement. A travers une idée décalée. Trouvée à force de chercher le meilleur endroit pour diffuser de la science. Un endroit où on a du temps et rien d’autre à regarder qu’une porte ou un mur. Des toilettes.

Avec son équipe de vulgarisation La physique autrement, Julien Bobroff a imaginé l’expo scientifique la plus improbable.

« Le pari fou de ce projet, c’est de transformer des toilettes en salles d’expo pour vulgariser les sciences. Vous êtes dans une fac, un lycée, un musée ? Vous avez accès aux toilettes ? Imprimez les affiches, scotchez-les, et le tour est joué. Vous pouvez être sûr.es que les visiteur.euses seront au rendez-vous, avec l’effet de surprise garanti ! »

Ça s’appelle Aux chiottes la physique !

Ce jour-là, TF1 est venu filmer Julien Bobroff dans les toilettes des salles de cours d’Églantine. Curieuse comme une pie, elle a passé une tête, s’est retrouvée embarquée dans l’interview, était trop heureuse de parler d’un projet qu’elle trouve génial. J’attendais de voir la vidéo apparaître quelque part pour la partager ici. Mais je ne l’ai pas trouvée.

Il faudra vous contenter d’imaginer les yeux brillants, le sourire rayonnant et les paroles qui se bousculent allègrement quand Églantine raconte son aventure chiotissime.

Quelques heures à la plage

Escapade hivernale sur la côte atlantique. Entre dunes dorées, rouleaux puissants et moments de détente face à l’océan.

Bordeaux. V nous prête sa voiture. L’océan est au bout de cette route qui serpente entre les forêts de pins. La lumière dorée de l’hiver atlantique baigne les troncs rouges, rebondit sur les flaques de sable, allume les grappes de mimosas.

Plage du Grand Crohot. Celle de mon enfance. Quand, lassés de la marée basse côté Bassin, nous allions à l’Océan. Ici, on ne va pas à la mer.

L’océan, ce sont les hautes dunes que l’on se dépêche de monter, jusqu’à perdre son souffle, puis de descendre en courant à pas de géant, tels des astronautes lunaires aux pieds nus. Ce sont ces plages qui s’étirent à perte de vue, où que porte le regard. Ce sont les rouleaux qui déferlent en longs rubans blancs échevelés par le vent sur une eau qui oscille entre un vert bouteille, un gris de plomb et un parme presque métallique.

En hiver, c’est un pêcheur qui surveille ses longues cannes pointées vers l’horizon. Des manteaux épais et des bonnets en laine, vite retirés – le soleil inespéré appelle une légèreté oubliée. Des chiens courant dans les petites vagues qui viennent mourir sur un replat. Des cerfs-volants dans le contre-jour. Un papa qui joue au ballon avec ses garçons. Des maillots de bain courageux. Un surfeur en combi. Des cheveux gris sur des chaises pliables. Des enfants chaussés de bottes en caoutchouc.

Et le jean d’Hortense qui sèche sur le grillage protégeant la dune.

Allongée sur ma doudoune qui fait office de paillasse, jambes nues, elle lit.

L’océan ronronne.

Ma gourde plantée dans le sable à côté du sac du pique-nique.

Un bateau traverse lentement l’horizon.

Des avions de chasse trouent le ciel.

Une voiture file sur la plage. Logo de la commune. Bientôt, il faudra nettoyer. Préparer les lieux pour la saison.

Déjà, l’après-midi tire à sa fin. Le soleil commence à raser les dunes.

Fin de la parenthèse océane.

Le soir, après les embouteillages, retirer les derniers grains de sable entre ses orteils.

C’était bien.

La chute

Chute : fait de tomber, action de se détacher, fait de passer à une situation plus mauvaise (Larousse). Inexorable, inévitable, malgré l’aide, malgré les alertes, il ne reste que l’impuissance face à la chute de ma maman.

Elle est tombée. Ça devait arriver. Ce n’est pas la première chute. Jusqu’à présent, elle réussissait à s’en sortir avec quelques éraflures et des hématomes. En octobre, elle avait explosé ses lunettes. La peur l’avait amenée à accepter un déambulateur. On lui a choisi un truc de compet’, en métal vert, avec une assise en cuir. Beau, léger, maniable. Pas ce truc en plastique noir qui hante les couloirs des EPHAD.

Mais un déambulateur, même le plus beau, c’est pour les vieux. Or, elle ne se résout pas à utiliser les marqueurs de vieillesse. Elle refuse d’être vieille. D’autant qu’à son âge, aujourd’hui, beaucoup sont juste un peu moins jeunes.

Elle a perdu l’équilibre en promenant son chien. Comme chaque fois. Son déambulateur est resté dans son appartement. Il sert de porte-manteau. Pompiers, Urgences. Épaule cassée (un nom plus compliqué en rapport avec l’humérus et une histoire de déplacement). Opération. Prothèse.

L’hôpital est saturé. Les urgences débordent. Les lits sont rares. Plus de 24h sur un brancard aux urgences. On veut la renvoyer chez elle en attendant la suite.

Mais la chute est aussi morale. Il y a longtemps que ma mère s’est mise en faillite d’elle-même.  Les symptômes de ses maladies et un abandon personnel alimentent un effondrement permanent. De gros blocs en petits cailloux, tout se délabre. J’explique le champ de ruines. Les urgences se démènent. On lui trouve un lit. L’hôpital la garde.

Perdue dans le bleu clair des draps, shootée aux anti-douleurs, elle attendait son transfert quand j’ai finalement pu la voir quelques minutes. Je n’ai pas regretté d’avoir insisté contre son retour à domicile. Sa chute est vertigineuse. Et elle n’est pas terminée. Chaque étape me lamine.

J’ai récupéré le chien. Il restera certainement plusieurs mois avec nous.

Un trésor dans ma boîte-aux-lettres

Dans ma boîte aux lettres aujourd’hui, j’ai trouvé un trésor. Un rappel à une valeur essentielle et un appel à vivre généreusement.

Dans ma boîte aux lettres aujourd’hui, j’ai trouvé un trésor.

On pourrait croire que c’est mon porte-monnaie, posé sur la pile d’enveloppes. Une bonne âme l’a sûrement ramassé sur le trottoir. À l’intérieur, tous les billets retirés au distributeur le matin même. Ma carte d’identité – avec mon adresse, un vrai sésame. Carte bancaire. Pass Navigo. Carte vitale. Mon kit de survie du quotidien.

Petit gabarit que je glisse dans mon sac à main. Format pochette. Juste assez grand pour y ranger mon porte-monnaie, un livre, mon téléphone, une batterie externe, un carnet et mes clés. J’imagine très bien un geste distrait : ranger mes clés, sortir mon portable… Et le porte-monnaie qui glisse, qui tombe. Et moi, qui ne m’en rend même pas compte.

Mais le vrai trésor dans ma boîte aux lettres, c’est la confiance. En celui ou celle qui a ramassé mon porte-monnaie. Qui a pris le temps de lire mon adresse sur ma carte d’identité et de me le rapporter, intact. Sans rien ponctionner. Sans rien demander en retour.

Un geste simple. Un acte de pure honnêteté. Aux antipodes du repli sur soi, du cynisme et de ces sombres faits-divers qui font souvent la une. Je ne dis pas que ces travers n’existent pas. Mais la confiance, elle, est essentielle. Comment vivre ensemble si l’on se méfie de chacun ? Si personne ne tend la main ?

Cette personne restera sans doute anonyme. Mais son acte, lui, est remarquable. Merci à elle, et à tous ces anonymes qui rendent la vie plus belle, un petit geste à la fois.