Une feuille de papier, quatre tubes de peintures et quelques pinceaux. Déposer les couleurs et voir apparaître un paysage d’hiver. Se vider la tête et laisser de côté inquiétude, colère et culpabilité.

Une feuille de papier, quatre tubes de peintures et quelques pinceaux. Déposer les couleurs et voir apparaître un paysage d’hiver. Se vider la tête et laisser de côté inquiétude, colère et culpabilité.

Sur la route du ski, l’herbe est nue. Aucune trace d’un quelconque animal ayant traversé le manteau blanc de l’hiver. Les nuages ont éteint les reflets ambrés de la forêt, les verts bronze des troncs qui nous accompagnaient sous le soleil. Le ciel est bas. Dans l’air froid, enfin, quelques flocons. D’abord légers, presque indicibles, il s’épaississent peu à peu, sont plus nombreux.
Depuis la fenêtre arrière de la voiture, taraudée par le mal des transports, je suis des yeux les têtes dénudées des arbres qui peu à peu blanchissent. La montagne se fait Parnasse où les muses s’amusent à créer de la poésie dans les fondus de grisaille.






Il faudra finalement s’arrêter pour chausser les chaînes et retrouver un monde plus prosaïque fait de valises à décharger, de forfaits à acheter et de skis à louer.