« Regarde les lumières mon amour »

Rien que le titre déjà, j’adore. Je n’avais encore jamais lu un livre d’Annie Ernaux. Quand je suis tombée sur celui-ci à ma médiathèque, avec un cœur de bibliothécaire collé à côté du titre, je me suis précipitée sur la quatrième de couverture.

Pendant un an, Annie Ernaux a tenu le journal de ses visites à l’hypermarché Auchan du centre commercial des Trois-Fontaines situé en région parisienne. « Voir pour écrire, c’est voir autrement », écrit-elle. On redécouvre en effet à ses côtés le monde de la grande surface. Loin de se résumer à la corvée des courses, celle-ci prend dans ce livre un autre visage : elle devient un grand rendez-vous humain, un véritable spectacle. avec ce relevé libre de sensations et d’observations, l’hypermarché, espace familier où tout le monde ou presque se côtoie, atteint la dignité de sujet littéraire.

Un livre sur un hypermarché ! Voilà de quoi décomplexer l’écriture. Une source d’inspiration pour ces petites choses de tous les jours qui me font moi-même vibrer.

Autant vous dire que depuis que j’ai terminé cet ouvrage, moi qui aime déjà faire virevolter le quotidien, je ne regarde plus l’infini des rayons de mon supermarché de la même manière.

J’aurais même une anecdote à ajouter au journal d’Annie Ernaux. Peut-être parce que, justement, je regarde mon hypermarché plus intensément. Ou simple hasard, je ne sais pas. Rayon chocolat bio, un homme me demande conseil. Je prends toujours le même, un lait aux noisettes, que toute la famille aime.

Ah, vous êtes mariée… Quel rapport avec le chocolat ? En fait le type me drague. Moi, avec ma grosse doudoune noire, mes grandes bottes, mes cheveux gris, mes formes maternelles et mon caddie de ménagère de moins de 50 ans (encore un peu).

Je pense à Annie Ernaux. Elle n’a pas noté ce genre d’aventure dans son livre.

Le type insiste. Il s’appelle Nicolas. Je reste ferme, mais flattée, j’avoue.

Je repars vers les yaourts. Il repose sa plaquette de chocolat.

Peut-être que de regarder les choses avec plus d’intensité fait émaner une lumière particulière. Par-delà les manteaux d’hiver, les pattes d’oie aux coins des yeux et les néons blafards.

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Regarde les lumières mon amour, Annie Ernaux, chez Seuil, collection Raconter la vie, mars 2014

Désolée maman, mais là, je lis

Dans notre maison, on trouve du papier partout. Livres, magazines, journaux, BD, dessins, carnets… J’avoue, ça vient un peu (beaucoup ?) de moi. Le papier me rassure. Il m’entoure, bienveillant, gardant les nouvelles jusqu’au moment où je suis prête à les lire. Accueillant mes pensées, fixant les paroles entendues, les moments fugaces.

Mon grand plaisir est de voir que les filles ont attrapé mon virus. Loin de leur faire peur, les livres les accompagnent. Ils se baladent dans la maison, traînent aux pieds de leurs lits, sont oubliés sur le canapé, s’entassent avec les magazines sur la table basse.

Elles attendent d’ailleurs avec impatience l’arrivée de ces derniers. Elles sont abonnées chacune à des magazines différents, mais les échangent malgré la différence d’âge. Petit Oiseau se jette avec délectation sur l’Astrapi de sa cadette. Et Petit Chat dévore goulûment les J’aime Lire Max destinés aux pré-ados.

Petit Chat croque les BD, Petit Oiseau engloutit les romans de fantasy. Leur magasin préféré ? La librairie ! Elles s’y sentent à l’aise et y vont régulièrement toutes seules. Elle est juste au bout de la rue. Et quand je rentre un soir avec Dans la combi de Thomas Pesquet, la dernière BD de Marion Montaigne (l’autrice de Tu mourras moins bête sur Arte), elle est immédiatement confisquée par une petite lectrice gourmande.

Alors ce matin, quand je m’adresse à Petit Chat, elle me répond, plongée dans un magazine :

« Désolée maman, mais là, je lis. »

Bouffée de tendresse…

La mort du livre et de l’écrit ne passera pas par chez nous.

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Quand une séance de repassage dans le sous-sol s’accompagne d’une pause lecture entre les chaussettes et les torchons.

 

PS (on peut ajouter un post-scriptum à un billet de blog n’est-ce pas ?) : non, le papier ne s’oppose pas au numérique. Nous avons également beaucoup d’écrans à la maison, et tout cela cohabite très bien. L’iPad ne tue pas le papier. Les dessins-animés n’enterrent pas les livres. La diversité est notre richesse.

 

 

 

Ar-men, fantômes de la mer

Ar-men.

Presqu’une formule magique. Ou un personnage de légende. Et en quelque sorte, on n’en est pas très loin. Ar-men est le premier phare en mer jamais construit. Le dessinateur breton Emmanuel Lepage prend pour la première fois son pays natal comme décor. On sort de la lecture d’Ar-men avec des embruns dans les cheveux.

La bande-dessinée se fait fresque. Aussi bien par les couleurs que par le récit. Ou plutôt les récits. Car plusieurs époques s’imbriquent. Des légendes aussi. Chacune a son propre univers graphique. Et ses propres fantômes, ceux qui poursuivent les hommes la nuit, ceux qui nourrissent les mythes, ceux qui tiennent chaud lors des longues journées de gardiens coupés du monde quand le phare affronte la tempête, ceux qui comblent les solitudes.

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Emmanuel Lepage aurait pu se noyer sous la tâche. Quel défi de faire revivre le quotidien de ce phare avant qu’il ne soit automatisé, tout en retraçant son histoire, sans se perdre dans le documentarisme. Notamment concernant la construction sur une roche balayée par les vagues qui n’affleurait qu’aux grandes marées. Elle aura nécessité plusieurs années et plusieurs ingénieurs.

On s’attache à tous les personnages, dont le principal, Ar-men, fantôme au milieu de la mer, qui attire les solitudes des regards perdus sur le lointain.

L’enfer des enfers est le surnom que lui ont donné les hommes. Concentré d’espoirs, de peurs, et défis entre l’homme et la nature.

Un océan d’amour

Un océan d’amour est une BD de Lupano et Pannaccione. 224 pages de dessins sans aucune parole. Un pêcheur bigleux, une Bigoudène anachronique, des boîtes de sardines à l’huile, un petit bateau de pêche, une mouette écolo, et nous voilà embarqués sur l’Atlantique.

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Un petit pêcheur se lève tous les matins avant l’aube. Une fois qu’il a chaussé ses grosses lunettes, il ressemble lui-même à un poisson.

Sa Bigoudène de femme, en tenue traditionnelle, coiffe comprise, lui prépare sa galette matinale et son panier à pique-nique. Comme d’habitude, elle y glisse avec amour une boîte de sardines à l’huile. Qu’il balancera avec les autres dans un coin de son bateau. Il n’aime pas ça.

La pêche n’est pas bonne. Mais la journée vire au cauchemar quand le petit bateau est lui-même attrapé dans les énormes filets d’un chalutier XXL.

Au port, la Bigoudène attend. Elle consulte même une voyante. Mais point de boule de cristal. Nous sommes en Bretagne. C’est dans une crêpe mâchée que la medium voit le pêcheur à Cuba.

L’aventure commence alors vraiment pour ces deux personnages attachants. Loin de leur vie bien réglée et un rien monotone, qu’ils aspirent pourtant à retrouver. Ils se cherchent d’un bout à l’autre de l’océan, font face à une modernité tapageuse et tape à l’œil, et y trouvent leur chemin sans jamais se renier.

Une ode à l’amour, à la force des racines et aux sardines à l’huile !

A la rencontre de Bernard Prou, écrivain

Il est des rencontres qui stimulent les énergies. Ce sont souvent les plus inattendues. Comme celle avec Bernard Prou, en ce début du mois de décembre.

Vendredi début de soirée. Grosses bottes, doudoune épaisse, gants, bonnets, je n’ai rien oublié. Je vais chercher Hortense qui doit bientôt revenir de la piscine. Il est encore un peu tôt. Et si je passais à la librairie ? J’ai reçu le livret scolaire d’Hortense une heure plus tôt. Il est excellent. Je vais lui acheter un livre pour la féliciter.

Yesim, qui passe une semaine chez nous, est enchantée par l’idée. Les pompons de nos bonnets ondulent vivement dans la rue. Les lumières de la joyeuse vitrine d’Inkipit nous font oublier les voitures trop pressées qui bataillent à touche-touche sur l’avenue, dans les vapeurs des pots d’échappement cristallisées par le froid.

Je n’ai pas beaucoup de temps. Juste celui de saluer Oriane, la jeune libraire et je me précipite au fond de la librairie, section enfants. Mais au lieu des tables recouvertes d’albums colorés, un petit groupe discute autour d’un vieux bonhomme en barbe blanche. Le Père Noël ?

Aude se lève immédiatement pour me recevoir. Elle me remercie d’avoir pu venir. Mais non, je n’ai pas suivi les dernières publications de la page Facebook de la librairie. Et j’ai laissé passer les mails d’un œil distrait. Moi je cherche juste un album pour Hortense. Aude, libraire passionnée, ne perd ni son sourire, ni sa bienveillance, et me dégote une petite perle.

Elle me sait cependant curieuse et m’explique la présence de cette auguste barbe blanche au milieu des couvertures bariolés des livres jeunesse. Là, bien calé dans le moelleux d’un fauteuil club, Bernard Prou prend le temps de raconter la genèse de son dernier roman, « Délation sur ordonnance ». Je suis ferrée. Un auteur qui se raconte, qui dévoile les dessous de l’histoire, qui émaille son récit d’anecdotes savoureuses… Comment résister ?

Cependant, l’horloge est formelle. Le bus d’Hortense se faufilera bientôt entre les voitures mal garées devant l’école. Je file. Je promets de revenir au plus vite. Enfin, je ferai de mon mieux. A tout à l’heure !

J’ai hâte. Mais dans ces cas-là, le temps est facétieux. Hortense doit dire au-revoir à ses amies. Une maman bouche le trottoir avec ses enfants. Elle s’est arrêtée pour les soulager de leurs cartables. Attendre le feu vert qui nous ouvrira la voie au sein du flot lumineux des phares des voitures sur l’avenue. Descendre la rue jusqu’à la maison. Écouter les babillages des enfants. Tenter de repartir immédiatement pour la librairie en laissant tout le monde à la maison.

Finalement, nous repartons toutes les quatre pour la librairie. Yesim, toujours curieuse de culture, Églantine, toujours curieuse de l’autre, Hortense, toujours curieuse d’avoir un nouveau livre, et moi, toujours curieuse de création.

Notre arrivée double le nombre des auditrices. Aude déplie des chaises. Gants, bonnets et écharpes trouvent une place autour des livres de Bernard Prou. Nous prenons le train en marche. Et quel train ! Un long voyage vers l’ailleurs qui happe le promeneur. Il devient bourlingueur.

Nous sommes à Pau, avec un médecin antisémite dont le seul ami n’est autre que Céline. Mylène, du blog Cousines de lecture, éclaircit pour Églantine les zones encore floues de ses connaissances de préadolescente. Nous sommes en pleine seconde guerre mondiale. Le médecin écrit une lettre de délation sur une de ses ordonnances. L’effet papillon se déploie sur le destin des protagonistes du roman.

Bernard Prou a recherché les traces des faits et des émotions. Il a rencontré, parlé, questionné. Cet ancien professeur de physique-chimie invente des histoires mais pas des faits. Cette lettre, cette « délation sur ordonnance », elle existe. Il sort un vieux papier jauni. Il a changé les noms dans le roman. Cette lettre, il l’a trouvée dans des vieux papiers chinés sur un marché.

Bien sûr, à l’heure où j’écris ces lignes, j’ai ses deux romans sur ma table de nuit. Dédicacés. Vous, vous êtes sur Facebook ? me demande-t-il au moment de signer. Alors je vous note mon nom pour Facebook. Alexis Soumachedchi. C’était le nom du héros de son premier roman. Soumachedchi, un mot russe qui veut dire fou. Celui qui est sorti de sa tête. On sent d’ailleurs chez Bernard Prou un respect de la folie. De ce moment qui fait sortir du quotidien et de l’ordinaire.

Cette folie qui fait basculer vers la création. Comme quand il a pris ses ciseaux pour finir d’écrire « Délation sur ordonnance ». Il s’était attaché à raconter la vie de ses personnages, l’un après l’autre, en parallèle. Passionnant pour l’auteur. Illisible pour de futurs lecteurs. Bernard Prou s’est transformé en Matisse littéraire. Il a pris ses ciseaux. Coupé les vies de ses personnages et les a imbriquées les unes dans les autres. Révélation. Le livre était né. Il a encore es yeux qui brillent alors qu’il finit de narrer cette anecdote.

Mais revenons à Alexis Soumachedchi. Car finalement le roman s’appelle « Alexis Vassilkov ou la vie tumultueuse du fils de Maupassant ». Une jour, Bernard Prou apprend qu’il est impossible que son héros s’appelle Soumachedchi. Raisons culturelles contre lesquelles il ne peut rien. Sans nom, son héros est mort. Jusqu’à ce qu’il le renomme Vassilkov. Il y a derrière ce nom encore une histoire de train, de rythme sur les rails, une anecdote savoureuse. Mais il fallait être là, je ne peux pas tout vous raconter.

Son héros reprend vie et Bernard Prou termine son roman. Il l’envoie à tous les grands éditeurs. Refusé. Il s’édite à compte d’auteur et parcours la France pour placer son livre chez les libraires. Ils sont 400 à l’avoir soutenu, dont Aude, chez Inkipit. Dont la Griffe Noire à Sceaux, qui scellera son succès. Ensuite, ce sont les éditions du Livre de Proche qui le démarchent. Et qui nous permettent aujourd’hui de trouver facilement « Alexis Vassilkov ou la vie tumultueuse du fils de Maupassant ». Les grands formats de l’édition originale sont collectors.

Toutefois, Bernard Prou a gardé une affection particulière pour Alexis Soumachedchi. Si bien qu’aujourd’hui, ce personnage est l’avatar de Bernard Prou sur Facebook. Car finalement, ce Soumandchedchi qui sort de sa tête, c’est lui.

Son deuxième roman est édité par Anne Carrière. Après le succès d’Alexis et son édition au Livre de Proche, elle était venu le trouver. Elle était décidée, le prochain roman de Bernard Prou serait édité chez elle. Le jeune auteur à la barbe blanche ne boude pas son plaisir. Même s’il garde toujours une affection particulière pour Le Livre de Poche. Il a encore en mémoire la couverture du premier, Koenigsmark, dans les années 50. Enfin des livres à bas prix qui ont pu démocratiser la lecture ! Pour Bernard Prou, être publié en Livre de Poche est un consécration de valeur, car elle fait sens à sa vie.

Cette soirée imprévue (pour moi) passe ainsi au rythme des anecdotes de Bernard Prou. Et nous pourrions rester encore à l’écouter pendant des heures. Mais Hortense s’impatiente. Elle a faim. Églantine se lève à 7h le lendemain. La librairie doit fermer. Et Alexis Soumachedchi est attendu ailleurs.

Quelle chance qu’il ait pris le temps de passer quelques heures chez Inkipit. Demain, il sera à la FNAC du Créteil Soleil. Avec sa barbe blanche et sa bonne humeur, il se glissera sous les néons au milieu des sélections de Noël. C’est la rançon du succès.

Les étrangères 

J’ai tourné la dernière page. Je me replonge dans la première. Mon thé est froid. Mes muscles engourdis. Je viens de danser au fil des pages, enroulée dans les cheveux de Nadia, rythmée par le bruit du déclencheur de l’appareil photo de Joséphine. Aladin. Nadia. Et le mystérieux Kahj. Ogre ? Ange ? Je les suis dans les rues de Paris qui résonnent comme un hymne à la vie et à la joie, aussi bien qu’à Bucarest, la source. D’inspiration, de vie, d’amour. Je me perds dans la langueur de Kalior qui sonne comme un rêve, une utopie. Les rondeurs de Nadia saillissent les angles de Joséphine, à la recherche de soi-même, de l’autre, de l’amour et d’un sens. Comme un tableau de Kandinsky. La quête de l’âme, la perception de la vie, comme cet air de violon qui plane sans jamais se jouer. Jusqu’où être submergé par l’amour ? Comme cet océan qui s’étend derrière un hublot, cette immense rivière sans nom où navigue la voile Invisible, ou juste une pluie qui mouille jusqu’aux os, posant un genou dans une flaque de boue ?
Irina nous livre dans les Étrangères une ode aux sentiments qui tournoie longtemps en écho de cette vie qui bouillonne et déborde dans le flot des autres et de soi. Étrangère dans son propre corps, dans son propre pays ou à l’autre bout du monde. Calme tempête de l’identité en construction. Merci.

Une odeur de tilleul

Il y avait Mamité à Vernou, les vieilles pierres du Prieuré recouvertes de lierre, la porte de la cuisine entrouverte sur la longue table et là, dans l’arrière de la cour, entre le gravier et la pelouse, l’énorme tilleul qui accueillait tous les repas d’été.

Quelques lignes dans « Une gourmandise » de Muriel Barbery, et j’étais sous le tilleul, c’était l’été et Mamité lisait dans un transat. Parenthèse hors du temps, qui passe et qu’il fait, dans le RER B.

« Surtout, il y avait le tilleul. Immense et dévorant, il menaçait d’année en année de submerger la maison de ses ramages tentaculaires qu’elle se refusait obstinément à faire tailler et il était hors de question de discuter de la chose. Aux heures les plus chaudes de l’été, son ombrage importun offrait la plus odorante des tonnelles. Je m’asseyais sur le petit banc de bois vermoulu, contre le tronc, et j’aspirais à grandes goulées avides l’odeur de miel pur et velouté qui s’échappait des fleurs d’or pâle. Un tilleul qui embaume dans la fin du jour, c’est un ravissement qui s’imprime en nous de manière indélébile et, au creux de notre joie d’exister, trace un sillon de bonheur que la douceur d’un soir de juillet à elle seule ne saurait expliquer. A humer à pleins poumons, dans mon souvenir, un parfum qui n’a plus effleuré mes narines depuis longtemps déjà, j’ai compris ce qui en faisait l’arôme ; c’est la connivence du miel et de l’odeur si particulière qu’ont les feuilles des arbres, lorsqu’il a fait chaud longtemps et qu’elles sont empreintes de la poussière des beaux jours, qui provoque ce sentiment, absurde mais sublime, que nous buvons dans l’air un concentré de l’été. Ah, les beaux jours ! »