Septembre commence dans le clapotis des ondées alors que la chaleur a étouffé l’été tel un boa acharné sur sa proie. Nous, nous nous sommes évadés auprès des edelweiss, picorant myrtilles et framboises au bord des chemins, les cailloux roulant sous nos pieds – ou inversement –. Nos regards enjambaient les vallées, gambadaient de sommet en sommet, s’accrochaient aux ailes colorées des papillons, aux voiles gonflées des parapentes, au vol silencieux d’un planeur.



Le cœur qui bat fort, les muscles qui tirent, les poumons qui s’essoufflent. Et là-haut cet air frais, s’enrouler dans la polaire, casser la coquille d’un œuf dur, laisser couler le jus d’une pêche entre ses doigts. Murmure d’un ruisseau, scintillement d’un lac, tumulte d’une cascade sous l’azur où courent quelques filaments nuageux.

Le sifflement d’une marmotte et nos yeux fouillent la montagne. On s’arrête un instant. La tête dressée guette le moindre mouvement, disparaissant dans le sol si le danger se rapproche.

En haut de la montagne, une navigatrice a troqué son bateau pour saisir l’écume des montagnes. Peindre à l’encre de chine avec les plantes des alpages. Imprimer le brisant d’une crête dans la brume matinale. Elle accueille nos gestes hésitants dans un sourire bienveillant et partage cet art de la sérigraphie qu’elle maîtrise avec douceur.




On croque des croquants, on savoure des glaces au pied des glaciers fondus, on découvre le goût de la livèche et on retrouve celui de la reine des prés. On dîne dans des gastros. On partage des apéros. Les assiettes se multiplient autour de la table. On chante des histoires de champignons. On joue à mimer un nénuphar.


Les soirées s’étirent alors que le soleil se couche. Puis la lune se lève et les ombres escarpées accueillent nos rêveries silencieuses. Enfin, les brumes matinales estompent nos indécisions. Dans la lumière ardente, les cimes dentelées sont les mâchoires redoutables d’animaux fantastiques. Que ressent le krill face à la baleine ?





Superbes clichés !
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❤
HLB
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