Pneu crevé et tête froide

Porte d’Orléans. Des voitures dans tous les sens, un bus en travers du carrefour. Impossible de tourner mon guidon pour me faufiler entre les voitures. Je m’arrête sur le trottoir dès que nous avons traversé le carrefour. Rien ne semble entraver la direction de mon guidon. Freins ? Ok. Garde-boue ? Nickel. Je ne comprends pas. Jusqu’à ce que je vois mon pneu… complètement à plat.

Une crêpe de caoutchouc. La jante n’est plus qu’à quelques millimètres du bitume. Impossible d’aller plus loin. Je stresse à l’idée de la galère qui s’annonce pour rentrer à la maison. Google Maps m’indique le premier magasin de réparation de vélo à 4,5 km. Il me faudra pousser Pimprenelle (je vous rappelle que c’est le nom de ma bicyclette) pendant une heure pour y arriver.

Heureusement, Eglantine garde son calme. Sur son téléphone Google Maps indique un réparateur à moins de 300m. Beaucoup plus raisonnable. Je suis quand même embêtée de faire rouler mon vélo directement sur la jante. Même si je ne monte pas dessus. Il me faudrait une pompe pour lui remettre un peu d’air.

Nous sommes devant une petite boutique qui étale divers marchandises devant sa vitrine. Chez Déco Bazars, on peut acheter aussi bien une valise que des casseroles, des corbeilles à pain que des lunettes de soleil. Inspiration. Fulgurance. Je demande au vendeur s’il n’aurait pas une pompe à vélo.

Oui, oui, me répond-il en hochant la tête. Il disparaît dans sa caverne d’Ali baba et ressort quelques minutes plus tard avec une pompe en plastique doré. Je regonfle mon moral en même temps que mon pneu.

Nous nous dirigeons vers la boutique Cyclable boulevard Brune. Mon pneu se dégonfle à une vitesse folle. Je dois le regonfler au bout d’à peine 150m. J’ai dû rouler sur une gros truc qui est venu transpercer allègrement mon pneu.

Le réparateur de la boutique est déjà bien occupé mais il fait de la place pour réparer Pimprenelle. Eglantine laisse Janis à la boutique et nous nous installons à la terrasse d’un café voisin.

Une bière pour me remonter le moral. Eglantine choisit la douceur gourmande d’un chocolat liégeois. Nous avons de la chance, le soleil inonde désormais les rues parisiennes.

En attendant Pimprenelle

Quand nous récupérons nos vélos, je découvre l’auteur de ma mésaventure, un morceau de verre de la taille d’une graine de courge, avec un bout bien acéré. Mon pneu a la peau épaisse, mais ce gros morceau a réussi à en transpercer toute la gomme.

Le morceau de verre fatal

Finalement nous repartons à travers Paris. Nous avons perdu une heure et gagné beaucoup de stress, même si l’histoire se termine plutôt bien.

Mais d’ailleurs, pourquoi Google Maps n’indiquait pas les mêmes adresses sur nos deux téléphones ? J’ai réalisé après coup, une fois plus calme, que tous les magasins de vélo que me montrait l’application étaient à proximité de l’adresse du restaurant où nous allions. Eglantine n’avait pas effectué cette recherche si bien que l’appli a directement cherché autour d’elle.

Sans elle, j’aurais marché plus d’une heure pour réparer mon pneu, le regonflant tous les 200m. Heureusement qu’elle a su garder la tête froide.

Je laisse désormais la pompe dorée dans une sacoche de Pimprenelle.