Une voix veloutée, douce et aussi aigüe que celle d’Eglantine envahit la voiture. Alors que nous rentrons du lycée, Eglantine me demande si ça correspond à son timbre de voix quand elle chante.
« Moi j'ai toujours aimé marcher sous la pluie
Même si l'orage et même si la nuit
M'emportent loin de tout, m'emportent loin d'ici
Là où je vais, là où je vais »
Oui, c’est tout à fait la sonorité de la voix d’Eglantine quand elle chante. Haut perchée, comme un carillon porte-bonheur animé par le vent.

« Là où je vais, je sourirai »
Retour d’un rendez-vous médical, à nouveau cette chanson.
Quelques embouteillages. Eglantine affiche les paroles sur mon téléphone. On a mis la chanson en boucle. Sa voix se cale sur celles de Laura Cahen et Jeanne Added. En osmose complète avec la mélodie.
« C’est la première fois qu’une chanson est adaptée à ma voix » me confie-t-elle avec un grand sourire.
Elle chantonnera la mélodie toute la soirée.
« Peu importe le vent, je m’en vais »
Elle semble se sentir en communion aussi avec les paroles.
Elle grandit et, à sa manière, elle a besoin de se détacher de nous, comme tous les ados qui deviennent adultes.
Sa joie de vivre m’émeut. Et sa façon délicate de diffuser des messages.
« Cette nuit plus rien ne me fera peur »