Lors d’une conversation avec Eglantine, elle défendait son point de vue sur le bonheur comme étant un état stable. Or, le bonheur semble être ce que tout le monde cherche, un but ultime, mais impossible à atteindre.
Je suis plutôt partisane d’un bonheur éphémère, qu’il soit fulgurant ou un peu plus tenace. Il n’est pas destiné à durer. Je suis ainsi capable de passer au cours d’une même journée d’un état de bonheur intense à un abattement profond.
Je me dis alors que je trouverais le bonheur si j’étais un peu plus dorlotée, si quelqu’un d’autre préparait le dîner, si je trouvais le frigo plein et un bouquet de fleurs sur la table, si… Mais l’expression populaire le dit bien, avec des si, on mettrait Paris ne bouteille.
Or, vivre dans une bouteille, c’est se cogner rapidement contre des parois invisibles et infranchissables. Pas toujours facile d’abandonner les si pour se contenter de ce que l’on a. Ca demande un effort, une exploration intérieure et une remise en question de ses certitudes.
Alors, pour prendre un grand bol d’air, et retrouver ces moments de bonheur qui me font vibrer, j’ai eu besoin de faire le vide ces derniers jours. De ne pas m’occuper des petits besoins de chacun, de lâcher prise sur les envies personnelles des autres pour me concentrer un peu plus sur les miennes.
Peut-être va-t-il falloir faire de nouveaux choix, redéfinir des priorités, pour ne plus être submergée par les grandes marées des to-do list ?
Je cherche encore cet équilibre, souvent précaire, généralement instable, que l’on appelle bonheur. Cette île salvatrice où faire une pause nécessaire. En attendant, il faut souquer.
