Hanami au parc de Sceaux

Les cerisiers du Japon du parc de Sceaux sont en fleurs. Les Japonais viennent admirer la beauté des flocons roses ou blancs. Ils appellent ça Hanami. Ce mercredi après-midi ils pique-niquent sous les arbres, photographient les fleurs, posent en famille ou entre amis. Une foule de badauds profitent avec eux de la magie de la floraison. Un ballon roule sur l’herbe. De petits filles blondes sautent à la corde. Un groupe d’étudiants s’amuse un peu plus loin. Des vélos traversent doucement. Un couple fait la sieste. Ici quelques éclats de rire. Là des cris d’enfants. Et face à moi ces deux jeunes filles qui se prennent en photo en travaillant leurs poses sous les cerisiers. Douceur du printemps que je m’empresse de partager à mon tour…

  

Un jour, des souvenirs

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Un jour elles seront grandes. Les traits ronds de l’enfance vont se fondre en lignes fines de jeunes femmes. Elles sortiront avec leurs amis, auront leur petit appart au sixième étage sans ascenseur et ne viendront nous voir qu’un dimanche par mois.

 

Et un soir de Noël peut-être, quand la langueur de la digestion appellera la confidence, partageront-elles ensemble le souvenir de leurs escapades enfantines. Quand chacune prenait quelques euros de son argent de poche pour aller acheter au tabac du coin un paquet de cartes Pokemon. Quand elles revenaient avec de merveilleux sourires sur leurs visages, leurs cartes à la main, ravies d’avoir partagé ces cartes propices à milles histoires merveilleuses, à des batailles acharnées ou des alliances fraternelles.

 

Peut-être même aurons-nous gardé dans un coin de la maison les classeurs illustrés. Un Pikachu à l’éclair jaune leur bondira aux yeux lorsqu’elles le retrouveront un jour de grand ménage.

 

Elles ont rangé leurs cartes, compté ce qui leur reste d’argent de poche et planifié des projets en pagaille. Elles lisent sur le canapé. Je les regarde grandir avec un plaisir chaque jour renouvelé. Pas tellement pressée de ranger tout ça dans les boîtes à souvenirs.

 

Très vite les petites voix entonnent la valse incessante des « Mamannnn ! ».