Les étrangères 

J’ai tourné la dernière page. Je me replonge dans la première. Mon thé est froid. Mes muscles engourdis. Je viens de danser au fil des pages, enroulée dans les cheveux de Nadia, rythmée par le bruit du déclencheur de l’appareil photo de Joséphine. Aladin. Nadia. Et le mystérieux Kahj. Ogre ? Ange ? Je les suis dans les rues de Paris qui résonnent comme un hymne à la vie et à la joie, aussi bien qu’à Bucarest, la source. D’inspiration, de vie, d’amour. Je me perds dans la langueur de Kalior qui sonne comme un rêve, une utopie. Les rondeurs de Nadia saillissent les angles de Joséphine, à la recherche de soi-même, de l’autre, de l’amour et d’un sens. Comme un tableau de Kandinsky. La quête de l’âme, la perception de la vie, comme cet air de violon qui plane sans jamais se jouer. Jusqu’où être submergé par l’amour ? Comme cet océan qui s’étend derrière un hublot, cette immense rivière sans nom où navigue la voile Invisible, ou juste une pluie qui mouille jusqu’aux os, posant un genou dans une flaque de boue ?
Irina nous livre dans les Étrangères une ode aux sentiments qui tournoie longtemps en écho de cette vie qui bouillonne et déborde dans le flot des autres et de soi. Étrangère dans son propre corps, dans son propre pays ou à l’autre bout du monde. Calme tempête de l’identité en construction. Merci.

Une réflexion sur « Les étrangères  »

Répondre à Chantoune Annuler la réponse.