Le luxe du voyage à faible empreinte carbone

Les prochains mois vont m’amener à voyager régulièrement vers les vignobles du Cognac. Pour plus de tranquillité, je souhaitais voyager en train.

Le temps de transport est globalement le même qu’en voiture puisque je dois compter le trajet de chez moi à la gare TGV, le temps de récupérer une voiture de location à la gare d’arrivée, puis le trajet jusqu’à ma destination. Mais je peux me reposer dans le train et il est considéré comme l’un des moyens de transport les moins polluants au monde. De quoi dormir sur mes deux oreilles.

Or il est impossible de dormir sur ses deux oreilles. Je ne sais pas qui est l’inventeur ou l’inventrice de cette expression mais il/elle devait avoir une drôle de tête pour être capable de dormir sur ses deux esgourdes en même temps. Notre anatomie ne nous le permet tout simplement pas. Et le train non plus.

Le repos et une meilleure empreinte carbone pour quelques euros en plus

Tout d’abord pour une question de prix. Essence et péages inclus, le trajet en voiture me revient à peu près à 90€. Soit 180€ aller-retour. La semaine dernière, alors que j’ai fait ce même trajet, j’ai réussi à acheter des billets aller-retour pour un peu moins de 120 euros. J’y ai ajouté la même somme pour disposer d’une voiture sur place. Les charmes de la campagne et des villages isolés… Résultat, quelques dizaines d’euros de plus que le trajet en voiture. Le prix de mon repos et d’une meilleure empreinte carbone. Ça se justifiait.

Pour une meilleure empreinte carbone, remplacer la location d’une voiture par un vélo

Emporter Pimprenelle

Alors que je dois y retourner dans quelques jours – j’ajuste les dates en fonction des contraintes du moment – je pense à troquer la voiture contre un vélo. Mon premier réflexe est de regarder les solutions pour emporter Pimprenelle – ma bicyclette électrique. Avec elle, je ne crains pas d’affronter quelques dizaines de kilomètres dans la campagne charentaise.

La SNCF propose le transport d’un vélo pour 10 euros supplémentaires, dans la limite des places disponibles, sur ses TGV Inoui. Il ne me reste qu’un choix d’aller et de retour direct. Mais aucune possibilité d’ajouter un vélo à ma réservation. Je pense que les quelques places pour les bicyclettes sont déjà prises. Logique, les vacances estivales sont déjà bien entamées.

Les autres billets disponibles sont des trajets avec une, deux ou trois correspondances. Compliqué avec Pimprenelle. Et mon temps de transport est multiplié par deux ou trois.

Louer un vélo sur place

Je ne me décourage pas et entreprends de louer un vélo dans la ville d’arrivée. La gare de TGV étant à 30km de ma destination finale, je cherche un loueur dans la petite ville desservie par le TER la plus proche. C’est une ville ravissante où le tourisme vert prend tout son charme. Les vélos y sont loués pour des balades à travers les vignobles ou le long du fleuve et non comme un réel mode de transport tel qu’on peut trouver dans les grandes villes. Les prix s’en ressentent. A la journée, c’est à peine moins cher que la location d’une voiture.

Je me tourne alors vers un loueur de vélo autour de la gare TGV. Il me faudra prendre un bus pour rejoindre l’agence de location associée aux transports publics de la ville. Sur le site, je n’ai aucune info sur le nombre de kilomètres qu’il est possible de faire avec leurs vélos. Normal, ils sont prévus pour rester en ville, dans un rayon de 5 à 10km. Tenté 60km est trop risqué. Un vélo électrique sans batterie c’est une plaie à pousser. Inenvisageable sur plusieurs kilomètres.

Pas question non plus de faire 30km sans assistance électrique. Trop fatiguant.

Je laisse tomber l’option vélo.

Le coût du train

Contrairement à mon dernier voyage, cette fois-ci mes billets coûtent plus de 200€. Et je dois y ajouter la location d’une voiture. Trop cher.

Je partirai donc à l’heure qui me convient. Je roulerai à mon rythme en écoutant un livre audio, un podcast ou de la musique. J’arriverai directement à destination et je profiterai d’une voiture sur place. Ce sera la mienne.

Le coût du train est trop élevé à moins de s’y prendre des mois à l’avance. Ou d’avoir un gros coup de chance que les tarifs, comme la semaine dernière. Or mes contraintes actuelles m’obligent à des adaptations de dernière minute.

Le voyage à faible empreinte carbone (train + vélo) est actuellement un luxe qui demande soit d’avoir du temps, soit d’avoir de l’argent. L’idéal étant d’avoir les deux. A quand une vraie politique publique pour favoriser ces modes de transport ?