Écrire. Lire. Peindre. Photographier. Aller et venir entre ces activités. Les suspendre le temps de prendre soin des autres. Impression d’un temps infini. Voir fleurir les jonquilles, apercevoir les cerisiers en fleurs, contempler la flamboyance de l’arbre de Judée dans le jardin, voir faner les magnolias. Laisser cette Tasse de Thé en friche.
C’est joli aussi une friche. Les plantes s’installent rapidement. Comme ces sauvages qui envahissent les rues à travers le moindre interstice dans le béton. Une friche, c’est avant tout un endroit qui vit alors qu’aucune fonction particulière ne lui est plus attribué.
Un peu l’état de ma tête actuellement. Pourtant, l’envie est là qui titille. Ce désir d’écrire, de saisir l’instant, d’en ressentir la couleur, d’en partager l’intensité. L’irritation de laisser filer le temps. Comme un ruban qui s’envolerait dans un ciel nuageux. Tendre la main pour l’attraper alors qu’il est déjà trop loin.
C’est sans compter sur les rencontres. Ces quelques mots échangés au détour d’un déjeuner. Partage du plaisir d’écrire. Promesse de se revoir. De partager des textes. Un nouvel atelier d’écriture ? Comme une jolie confluence. Une impulsion qui donne envie de remettre les mots en ordre et de faire renaître des phrases sur la friche.
Avoir la tête en friche, finalement, c’est laisser le temps aux idées de fleurir quand point un rayon de soleil.


