Le foot du dimanche matin

Dimanche matin dans l’Essonne. Hortense et sa copine Chloé font des bulles à 11 mètres dans une fosse de plongée. En face de la piscine, un terrain de foot. Deux équipes, vingt-deux gars sur une pelouse au vert parfaitement synthétique. Boussy-Quincy reçoit le FC Massy. Ca court, ça crie, ça s’échauffe un peu. Il y a celui qui râle tout le temps et qui tombe au moindre contact en criant à la faute. Puis qui s’écarte, dépité mais fier, le torse bombé, Aldo Maccionne des terrains, l’esprit revanchard.

Il y a l’arbitre, barbe fournie de hipster, lunettes de soleil, bonnet rouge de grosse laine, dégaine et vitesse désinvolte d’un Big Lebowski. Une sorte d’ovni au ventre généreux.

Il y a des blancs, des noirs, des peaux mates, des barbus, des chevelus, des rastas, des chauves, des grands, des petits, des tout fins, des plus ronds, des bruns, des blonds et des poivre-et-sel. Les chaussettes montent jusqu’aux genoux. Bleu ciel pour les Massicois. Noires pour les Quincéens. Assorties aux maillots, élément fondamental de l’équipe, de son esprit, de son image.

Pour ces plus forcément tout jeunes, pas vraiment vieux non plus, qui ont tous gardé leur âme d’enfant face à un ballon rond, l’envie de gagner, l’esprit de la bataille, le plaisir de courir font tout le plaisir d’un dimanche matin doucement baigné d’un soleil d’hiver, sur un terrain détrempé par les pluies de la nuit.

Sur la touche, les entraîneurs invectivent, les remplaçants s’échauffent. Adossés aux barrières, les copains regardent et encouragent.

11h30. Le coup de sifflet final retentit . Les Vétérans D2 retournent aux vestiaires. Les pas sont fatigués mais, dans leurs têtes, le match n’est pas terminé. Un peu plus tard sur le parking, ils seront encore en train de refaire le match, animés de l’énergie de ceux qui sont persuadés de mieux faire la prochaine fois.

Désormais, le parking est vide et calme. Encore quelques minutes et j’irai récupérer les plongeuses.