Une newsletter de la mort

Je suis abonnée à une newsletter sur la mort. Ca vient du site Happy End, fin heureuse en français. Une jolie façon de voir la mort.

Mais pourquoi, me direz-vous ? Je n’en sais rien. Je n’ai pas souvenir de m’être abonnée à cette newsletter. Étant donné que ça arrive sur mon mail des Petites Cantines, je suppose que c’est lié à une formation que j’ai suivie. Pourtant, je n’ai jamais participé à une formation sur la mort, comment y faire face, comment en parler, comment s’y préparer.

Comme je lis rarement les newsletters, j’ai mis un moment à me rendre compte du sujet de celle-ci. Pourtant, dans un monde où la mort est édulcorée, je trouve réjouissant de pouvoir mettre ce sujet au cœur d’une politique éditoriale. De parler de ce qui existe pour accompagner. De se rappeler que la vie est précieuse car elle est limitée et finalement relativement vaine. Que la mort, ce n’est pas juste un magasin lugubre de pompes funèbres avec des fleurs en plastique et des plaques en granit.

Remettre la mort au cœur de la vie et en faire un moment de célébration. Savoir cultiver le souvenir. Accepter l’absence. Vivre avec les regrets des querelles restées en suspens.

De temps en temps, je jette un œil sur cette newsletter et j’apprends qu’on ne peut pas disperser les cendres d’un défunt en mer à moins de 300 mètres de la côte ou qu’il existe un cheval nommé Peyo et qui accompagne les patients en soins palliatifs à Calais.

La mort reste dans les parages, sans dramatisation, sans infâmie, sans se voiler la face. Ça ne retire pas la tristesse, mais ça replace la mort au coeur de la vie.