Pourquoi mettre du feel-good dans sa vie

Habitué.e de cette Tasse de Thé, vous avez remarqué le point commun à toutes les nouvelles que je publie chaque mois : le feel-good.

Pâquerettes et herbes fraîches dans un rayon de soleil : cliché feel-good de mon jardin

Ce mot à la mode a souvent une connotation péjorative. Des histoires faciles, sans réflexion profonde, déconnectées de la vie réelle. Des trucs gnangnan qu’on lit ou regarde pour se remonter le moral ou se vider la tête. A l’heure où les guerres rugissent à travers le monde, où la terre tempête sous la pression humaine, où la colère résonne dans des casseroles et où l’on pose des anti-vols sur de la viande, il peut paraître étrange et décalé de parler de feel-good.

Feel-goog n’a pas vraiment d’équivalent en français. Bien-être ? Bonheur ? Ça ne fonctionne pas très bien. Bon sentiment s’utilise au pluriel dans notre langue. Et les bons sentiments répugnent, surtout quand ils dégoulinent. « Les bons sentiments peuvent aujourd’hui épingler tour à tour la mièvrerie, la compassion dangereuse, l’illusion morale, le moralisme, la paresse intellectuelle, la rouerie politique » écrit Mériam Korichi dans son Traité des bons sentiments.

Seulement voilà, dans ma volonté de faire virevolter le quotidien, dans mon désir d’émerveillement, dans mon besoin d’enthousiasme, j’aime les rencontres qui font du bien. Ainsi, chacune de mes histoires raconte des vies qui s’emmêlent, des couleurs humaines qui se mélangent, créant une nouvelle palette de sentiments et d’expériences. Chacune.e y trouve de quoi s’enrichir. La rencontre amène questionnement et changement.

C’est seulement aujourd’hui que je réalise que c’est exactement ce que je cherche à construire avec Les Petites Cantines. Un lieu où les gens convergent, se découvrent, tissent des liens parfois improbables. Un lieu, surtout, où la confiance en l’autre est au cœur des relations. Un côté un peu utopique, presque naïf, qui rejoint mon obstination de feel-good.

Pourtant, c’est cet idéal qui me tient. Cette idée tenace que chacun.e a quelque chose à apporter. Que les parcours chaotiques donnent du relief aux vies lisses et bien tracées. Que de la rencontre de différents mondes naît le vrai sens de la vie. Faire ensemble. Être ensemble.

Pendant ces vacances en duo, Eglantine et moi avons regardé deux films qui tendent vers cet idéal. Maria rêve et Ténor. Dans le premier, une femme de ménage découvre l’art et l’amour, de l’autre et d’elle-même. Dans le second, un jeune rappeur de banlieue s’ouvre à l’opéra et à ses exigences.

Dans les deux cas, l’art les fait vibrer et provoque un changement chez eux en plus de la rencontre. Nous avons beaucoup aimé ces films parce qu’ils donnent de l’espoir. Pas celui des grands lendemain, plutôt celui des petites victoires de la vie, de l’humanité et du respect les uns des autres.

L’espoir des possibles. L’espoir de trouver sa place. Ce que je cherche aussi à travers l’écriture.

Or l’espoir n’est définitivement pas une paresse intellectuelle. Il demande même parfois de gros efforts pour s’y accrocher. Aidons-le en mettant un peu de feel-good dans nos vies.

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