Partager les rues

Le code de la route est très clair.

L’art. R.110-2 du Code de la Route stipule que dans les zone 30 :

toutes les chaussées sont à double sens pour les cyclistes, sauf dispositions différentes prises par l’autorité investie du pouvoir de police.

Donc, quand je sors de chez moi à vélo et emprunte ma rue, limitée à 30 km/h, à contresens des voitures, je respecte parfaitement le code de la route. Voyons, me rétorquera-t-on, tout le monde ne connaît pas cet article du code la route !

Il date quand même de 2008. Quinze ans, donc, qu’il est en vigueur. Mais, d’accord, on peut passer à côté de l’information.

Cependant, la suite de l’article stipule que :

Les entrées et sorties de cette zone sont annoncées par une signalisation et l’ensemble de la zone est aménagé de façon cohérente avec la limitation de vitesse applicable.

Sur ce point, la voirie de ma commune respecte scrupuleusement la législation. Un panneau placé au début de la rue indique que la rue est à double sens pour les cyclistes.

Alors, quand je manque me faire renverser par un énorme SUV qui arrive à plus de 30 km et qui refuse de partager la route avec moi, je suis très énervée. Je suis largement visible, la rue est en ligne droite et il avait la place de se déporter sur le côté.

Non seulement, il ne s’est pas poussé d’un quart de millimètre, mais il n’a même pas ralenti pour être moins dangereux. J’ai du faire un écart et me coller au trottoir pour ne pas être renversée.

J’étais partie en sifflotant dans les derniers rayons de soleil de la journée. J’ai eu très peur.

Alors je sais bien que les vélos qui grillent le feu, qui slaloment dangereusement entre les voitures et qui se croient tout permis sont horripilants. En tout cas, moi, ils m’horripilent, que je sois au volant de ma voiture ou sur la selle de mon vélo. Mais je rappelle que dans une collision entre un vélo et une voiture, c’est le cycliste qui met sa vie en jeu. Peut-être que certains automobilistes devraient être sensibilisés à la question. Je propose de les faire circuler une semaine en deux roues dans la banlieue parisienne.

D’autant que, quand je me gare une fois arrivée à destination, je découvre un des deux arceaux à vélo à moitié plié. Un truc bien solide, ancré dans le béton. Ce n’est pas le poids d’un vélo qui l’a ainsi tiré vers le sol. Alors que le mien est plutôt lourd, il n’a jamais fait ployer un arceau.

De l’impact d’une voiture sur l’environnement urbain.

C’est bien une voiture qui a mis l’arceau dans cet état. Allez, éventuellement, prenons un modèle plus gros, une petite camionnette – il n’y a pas la place pour qu’un camion se gare là. Ou un de ces gros SUV qui trouvent que les vélos prennent trop de place. Tout ça pour rappeler qu’un vélo, c’est plus fragile qu’un arceau, alors imaginez son état quand un SUV décide de le percuter.

Or, rappelons-le, un vélo pollue beaucoup moins qu’une voiture, même quand c’est un vélo électrique. Et si plus de monde roulait à vélo, il y aurait moins d’embouteillages. Un vélo, ça prend nettement moins de place qu’une voiture.

Ca vaut donc la peine de faire un peu attention aux deux roues quand on est au volant de sa voiture. Ce n’est pas si compliqué de partager les rues. Je le fais tous les jours en voiture aussi bien qu’à vélo.