Premier rdv à La Défense

La Défense. Grande dalle grise. Le soleil se reflète sans éclat dans les vitres aveugles des grandes tours. Pas de plan. A l’opposé de la Grande Arche où je suis sortie, je trouve enfin la tour Atlantique. Dans le long hall de marbre blanc, personne à l’accueil. Les immense plaques sur le mur m’indiquent que RM se trouve au vingtième étage. Prendre le bon ascenseur. Sur l’écran plat de la salle d’attente s’affichent des prénoms de toutes les couleurs. « Ils ont trouvé du travail ! ». J’ai rendez-vous dans une minute.

Danseuse étoile

Prendre rapidement le goûter en rentrant de l’école. Enfiler le collant et le body à la jupe légère. Nouer le cache-cœur. Épingler le chignon. Attraper les dernières mèches dans les barrettes. Retirer la doudoune dans le vestiaire. Enfiler les petits chaussons roses assortis à la tenue. Et tourner, tourner, tourner en attendant de se mettre en rang devant la porte de la salle quand la prof l’ouvrira.

Le carrelage blanc du vestiaire a la tristesse des hôpitaux. Ma petite danseuse, elle, virevolte dans la voie lactée de ses rêves.

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Maquillage

RER B. Elle ouvre sa petite palette Dior. Ses doigts passent rapidement de la boîte brillante à son visage. Les légères imperfections de la peau disparaissent rapidement sous ses gestes à l’habilité furtive. Elle s’essuie la main sur un mouchoir en papier blanc. Elle sort nerveusement des différentes poches de son sac un peu de poudre, du fard à paupière, de la crème pour ses mains. En moins de cinq minutes elle a le teint frais et les joues roses. Elle pose ses lunettes sur son nez et plonge dans son téléphone rouge.