Le papier dans l’art contemporain. L’affiche de l’exposition est placardée aux quatre coins de la ville depuis des mois. Le beau bleu d’une œuvre de Ferri Garcès, intitulée Cobalt, où des corolles de papier évoquent un fond marin onirique. L’exposition fermait ses portes aujourd’hui. J’y suis allée hier avec Hortense alors qu’Eglantine y est allée cet après-midi.

Le thème me séduisait, l’affiche était alléchante, Henri (notre Père-Noël, voisin et ami) m’en avait dit le plus grand bien et mon amie Françoise avait également attiré mon attention sur l’évènement. La Maison des Arts d’Antony se trouve à quelques minutes à pied de la maison, dans un joli parc arboré. Il aurait vraiment été dommage de passer à côté.
Les quatre artistes présentées sont des femmes. Chacune utilise des techniques très différentes, des papiers très variés et des univers artistiques bien distincts. Cependant, il se dégage de l’ensemble une douceur onirique qui s’appuie sur une maîtrise parfaite du matériau et une originalité du traitement qui subjugue.
Les papiers sculptés d’Anne-Charlotte Saliba
Dans sa présentation, l’artiste parle d’errance maîtrisée au sujet de son travail. Le papier lisse d’un blanc immaculé est suffisamment lourd pour être sculpté dans l’épaisseur. Poinçonnage, perforation, incision, embossage apportent volume, reliefs et lignes douces entre ombre et lumière.
Poésie délicate, élégante, discrète, hypnotisante.






Pour plus de détails sur l’artiste, www.annecharlottesaliba.com
Les pliages poétiques de Ferri Garcès
Le papier de Ferri Garcès est enroulé, plié et multiplié de telle sorte que ses œuvres dégagent un sentiment d’infini vibrant, sensible et organique. Forêt amazonienne ? Fond marin ? Coquillages ? champs de fleurs ? L’œuvre se regarde de face ou de côté. Le chant était aussi beau que la face principale. Le regard se perd en une médiation aérienne, se pose sur un détail, ouvre les pensées sur des mondes imaginaires qui semble soudain bien proches et réels.






Pour plus de détails sur l’artiste, www.galeriebettina/oeuvres/ferri-garces/
Les p’tits papiers de Nathalie Boutté
Les œuvres de Nathalie Boutté ont trois dimensions : le sujet représenté, le papier utilisé et le texte imprimé sur le papier. Un premier regard embrasse le sujet représenté en des milliers de lamelles de papier collées sur une à côté des autres, se chevauchant à chaque rangée. La technique rappelle le plumage d’un oiseau un peu ébouriffé. Les lamelles sont d’épaisseur et de dispositions inégales, apportant un effet de volume supplémentaire.
Chaque œuvre offre différents niveaux de lecture. La première impression visuelle est renforcée par le texte imprimé sur les lamelles. Comme cette carte d’Europe qui reprend dans la langue de chaque pays la première phrase de la déclaration des Droits de l’Homme.






Pour plus de détails sur l’artiste, www.nathalieboutte.com
Les installation aériennes de Mathilde Nivet
Mathilde Nivet façonne le papier en trois dimension. Elle le plit, le tord, le tisse, le découpe, le superpose pour obtenir des œuvres en trois dimensions telles des sculptures colorées. Depuis l’escalier qui mène au premier étage qu’elle partage avec Nathalie Boutté, on aperçoit ses fleurs colorés, jardin anglais suspendu, ou ses oiseaux bleus qui promènent leurs ombres sur le plafond blanc.



Certaines œuvres rappellent la vannerie.



La plus éblouissante est à mon avis cette chute de feuilles jaunes rehaussées par des branches bleues agrémentées de boutons flamboyants – dont j’ai malheureusement oublié de noter le titre.

Pour plus de détails sur l’artiste, www.mathildenivet.com
Même Hortense, venue à l’origine parce que je ne lui avais pas laissé le choix, a été éblouie par les créations présentées lors de cette magnifique exposition. Merci à la Maison des Arts d’Antony de nous avoir offert cette douce parenthèse de papier.