Carmen.

On a bouclé la trilogie de François Gremaud !

Après Phèdre ! et Gisèle…, nous avons découvert Carmen. au très beau théâtre Jean Vilar de Suresnes dans le cadre du Festival d’Automne.

La scène, toujours si dépouillée. Un grand rectangle blanc, une interprète, Rosemary Standley (la chanteuse de Moriarty), deux chaises vides pour tout décor et cinq musiciennes comme orchestre. Flûte traversière et piccolo, violon, accordéon et castagnettes, harpe (capable de changer une corde en plein spectacle sans rater une mesure !) et saxophone.

Calixte avait invité Eglantine. Les places étaient réservées depuis des mois.

Mais la fatigue s’est déjà accumulée. Inenvisageable de prendre les transports en commun pour aller jusqu’à Suresnes. Alors, quitte à prendre la voiture et à attendre deux heures sur place, autant voir le spectacle également. J’ai acheté à la dernière minute un des trois derniers billets disponibles et me suis moi aussi glissée dans un fauteuil rouge pour petites jambes (les rangées sont vraiment étroites).

Humour, décalage moderne-contemporain, remise en perspective des points de vue en fonction de l’évolution de la société (Carmen, c’est quand même l’histoire d’un féminicide), ode à la liberté, découverte des textes et de l’histoire derrière des airs mondialement connus. Tout le spectacle est un régal. Rosemary Standley nous transporte dans l’univers de Bizet, fait vivre l’esprit libre de Carmen, interroge la place des femmes. François Gremaud a écrit pour cette chanteuse. Une collaboration extrêmement bien réussie.

J’espère que ça jouera un jour dans notre théâtre. Je serais tellement heureuse de le revoir !

En attendant, nous avons les livrets des trois spectacles. Ils sont distribués au public vers la fin de la représentation. Les spectateurs participent ainsi à la mise en scène. Cette fois-ci, nous avons tous chanté…

L’amour est enfant de Bohème,

Il n’a jamais connu de loi ;

Si tu ne m’aimes pas, je t’aime,

Si je t’aime, prends garde à toi.