J’aime le papier. Caresser les pages d’un livre. Effleurer un grain épais. Glisser sur un papier glacé. Plier un journal. Froisser un brouillon. L’odeur gourmande d’un livre neuf. Les pages jaunies d’un vieux livre de poche. Le papier bible des livres denses. La tranche cassée d’un livre plusieurs fois lu. Le brillant du papier photo. Jusqu’à l’amoncellement coloré des publicité dans la boîte aux lettres.
Je garde beaucoup de papier. Les livres s’amoncellent. Les magazines et les journaux. Des catalogues publicitaires. Des plans. Des brochures. Des cartes postales. Des tickets de parking. Des tickets de métro. Des papiers cadeaux. De vieux emballages.
Oui, le sous-sol au plafond bas et aux fenêtres étroites pprqui me sert d’espace créatif est un joyeux capharnaüm où s’entassent des trucs et des bidules, des tubes de peinture et beaucoup de papiers.
Pour calmer mon esprit ces derniers jours, je me suis enfin assise derrière la table encombrée. J’ai pris des ciseaux, de la colle et un pinceau. Et j’ai commencé à coller un peu au hasard des morceaux de papier sur le dépliant promotionnel d’une multinationale française d’ingénierie, conseil en technologies et services du numérique.

Collage, encre et acrylique.
Faire disparaître les chiffres et les infographies sous des morceaux de roman et les papiers colorés de catalogues publicitaires pour des vêtements et des décoration pour la maison. Construire un nouvel univers, vibrant, onirique, ouvert. S’offrir une respiration. Déployer un ailleurs inconnu avec des bouts de papier et quelques touches d’encre et de peinture.
Un besoin qui revient régulièrement ces derniers temps. Comme lorsque j’ai créé des fleurs à partir d’un livre de poche défraîchi que j’étais certaine de ne jamais relire. Deux semaines que mon bouquet de papier égaye ma maison sans flétrir.



Mon collage, lui, gondole un peu – la brochure au bleu glacé n’a pas bien supporté l’humidité de la colle. Il a pour moi le relief de ces vies qui se réinventent sans cesse.
Passer ma main sur les creux et les bosses. Sentir les bords du papier découpé sous la pulpe de mes doigts. Le papier a définitivement quelque chose de charnel qui me fait palpiter.
Ça tombe bien ! L’exposition « Le papier dans l’art contemporain » vient d’ouvrir à la Maison des Arts du Parc Bourdeau à Antony ! 😊
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Mais oui ! Il va falloir y faire un tour…
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J’adore votre collage et vos fleurs de papier. J’apprécie aussi les textures du papier, sous les doigts, sous la mine d’un crayon, contre la paume de la main, incomparable !
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